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Diane Groseille

7 juillet 2006

La réplique.

Parfois, je voudrais être plus pertinente, trouver le mot juste et très vite. Dans les dialogues du quotidien, j'aimerais pouvoir avoir toujours la réplique parfaite sous la main. Et souvent elle me passe juste à côté. Et ensuite, je cogite ce que j'aurais pu dire et j'aimerais avoir une  petite télécommande magique avec une touche arrière-rapide pour pouvoir "la refaire". Et j'élabore alors des scénari dans ma tête...

L'autre jour, je marche dans une des rues les plus touristiques de ma ville. Je me faufile entre les appareils photo et les caméscopes pour me rendre à mon dernier cours de violon avec mon instrument sur le dos. Devant une boutique, sur le pas de la porte, je vois deux hommes bedonnants en train de converser. Ils me regardent passer, moi, ma longue jupe rouge et mon chignon. L'un des deux (celui avec le plus gros ventre) s'avance vers moi avec son haleine fétide:
"-Bonjour Mademoiselle, dit il, vous êtes seule ou mal accompagnée?
-Je n'ai que mon violon sur le dos, comme vous voyez, répondis-je.
-Ah, moi j'ai une belle guitare si vous voulez jouer... dit-il en se frottant l'entre-jambe.
Je hausse les épaules et je trace ma route. Après coup, quelques mètres plus loin, je veux faire demi-tour, pour retourner voir l'énergumène et lui balancer un truc bien pensé du style "moi, ce genre de guitare, j'ai appris à en jouer avec les genoux, vous voulez que je vous montre ?"... Mais bien entendu, c'est trop tard, la remarque aurait du tomber sur le vif, spontanée...

Alors, je cherche à améliorer ma rapidité, pour ne plus avoir à tourner et retourner dans ma tête des dialogues manqués...

Scargot

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5 juillet 2006

En vrac...

Lucien vient de passer sa première heure seul. Sinon, depuis ce week-end, on le prend avec nous au boulot (je précise que pour ma part, il n'y a bien entendu plus d'élèves depuis quelques jours déjà). Il s'habitue à plein de choses. Il n'aime pas le bruit des voitures et ça ne peut être que positif. Parfois, je me retourne, je le cherche du regard et c'est en fait l'image de Whawha que je cherche... Elle me manque.

Ma mère a fêté son départ à la retraite hier soir. ma soeur et moi avons fait la route pour être de l'événement. Émotion. Elle était belle, elle était grande, face à des masses d'anciens élèves venus la saluer. Je suis petite, je suis loin derrière et je l'admire. Maintenant, sa vie est toute neuve, c'est comme un nouveau départ.

J'ai eu le premier module de ma licence passée par le CNED, avec mention "bien". Le deuxième reste à valider avec le fameux rapport que je dois envoyer avant fin août.

Dernier cours de violon aujourd'hui avant la rentrée. Je me sens enfin à l'aise avec mon prof, mes mains tremblent moins, j'aimerais que ça continue avec lui, mais les paramètres de la rentrée vont être bien différents.

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Demain matin, dernière réunion au lycée, puis je suis en vacances. Vacances. Vacances. Y'a comme un écho.

P. et R. ont voulu marquer mon départ : invitation surprise dans un grand restaurant de la région. Des mets succulents, une salle magnifique avec des baies vitrées donnant sur un coucher de soleil dans les vignes. Comme un rêve, un autre monde. Et eux, plus proches de moi que jamais, qui en viendraient presque à me faire regretter mon choix, juste pour eux. Surtout R., qui est devenu un ami, vraiment, malgré ses "presque vingt ans de plus que moi".

Puis la soeur, partie hier soir pour deux mois, à l'autre bout de la France... Dur dur..

 

Chaleur, chaleur, chaleur. Je me sens anesthésiée, au ralenti, comme passant à côté de moi même. Se succèdent pourtant les restos, les terrasses, les soirées élastiques. J'aime cette nonchalance.

3 juillet 2006

Welcome.

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Alors voilà. Après les doutes et les angoisses de la première nuit (pour lui comme pour nous), Lucien s'habitue à sa nouvelle maison. Pour nous aussi, ça représente beaucoup de changements. Quatre ou cinq promenades par jour, la serpillère toujours à disposition, et une boule de poil qui est toujours dans le chemin. Je redécouvre aussi les joies de l'éducation. Répeter sans arrêt les mêmes mots, ne pas céder et constater tout doucement les résultats. Marcher au pied, savoir où est sa gamelle et reconnaître son panier sont les premiers signes positifs. Par contre, nous attendrons encore pour les nuits silencieuses. Je vis mes premiers jours de vacances et je suis au garde-à-vous dès sept heures du mat'. Que du bonheur !

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2 juillet 2006

Appel à inspiration.

J'ai craqué. Voilà plus d'un mois que je consulte quotidiennement les annonces-animaux. Whawha me manque cruellement et je pense tous les jours à elle. Aucune intention de la remplacer, elle est irremplaçable, mais il y a du temps et de l'affection à donner. Me voilà en "presque" vacances pour deux mois et c'est le moment idéal pour qu'un petit compagnon s'installe avec nous deux. Je traîne à la SPA depuis plusieurs semaines mais ce sont essentiellement de grands chiens et nous sommes encore en appartement jusqu'à fin août. Donc hier matin, alors qu'une courte nuit nous séparait d'une virée aux Eurocks, nous avons pris la route du Nord pour chercher un petit chien. Officiellement, c'était juste pour le voir. Mais bien entendu, nous sommes repartis avec lui.

Depuis, j'ai du mal à m'y faire. Mon coeur fait des bonds dès que je le vois, il est terriblement craquant, mais il est encore un inconnu pour nous et nous sommes des inconnus pour lui. Impossible en plus de se décider pour un nom à lui donner*. La petite boule de poil est couchée près de moi, il récupère de sa folle première nuit avec nous. Hier soir, invités pour la crémaillère de Jéjé, nous n'avons pu le laisser seul. Il est venu avec nous et l'ambiance délirante déclanchée par la victoire de l'équipe de France ne lui a plu que très moyennement. Puis de retour à la maison, nous pensions que la bête, épuisée par tant d'émotion tomberait dans un coin. Que nenni. Enfermé dans la salle de bain, il a passé des heures à couiner. Les premières nuits sont toujours difficiles, mais j'ai été obligée de mettre un mot d'excuse dans la boîte aux lettres des voisins (en profitant pour les inviter à prendre l'apéro) tellement la bête avait été tenace. Puis ce matin, dès le lever du soleil, Monsieur était au garde-à-vous. Je suis allée le promener, dans les détritus de la veille. Il a fallu contourner les tas de vomis et les bouteilles cassées. Il ne me reconnaît pas, dès que des talons claquent près de lui, il dévie de son chemin, prêt à suivre le premier passant. Il n'aime pas sa laisse, mais il est hors de question qu'il circule sans. Je culpabilise encore énormément au sujet de l'accident de Whawha et je me dis souvent que je n'ai pas été à la hauteur, je n'ai pas su la protéger. C'est ce qui m'a fait attendre si longtemps pour reprendre un chien (alors que tout le monde insistait) et c'est ce que je crains le plus pour cette nouvelle boule de poil : ne pas savoir lui apporter la protection qu'il mérite. Je le regarde dormir à mes pieds et je me fais la promesse intérieure d'être plus que vigilante : intraitable.

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* Un appel officiel vous ai fait pour nous aider dans cette quète délicate d'un nom pour ce chien. Pour vous aider, photo sur fond bleu de circonstance. Il faut que ce soir au plus tard, une décision soit prise, nous ne pouvons pas continuer à ne pas l'appeler.

29 juin 2006

Improvisation.

Une sortie de cours. Il a fallu expliquer encore aux élèves pourquoi j'ai décidé de partir. Certains sont déçus, d'autres vexés, se sentent abandonnés. Puis beaucoup s'en balancent. Je ferme la porte à clé derrière moi, je reproduis les mêmes gestes depuis trois ans. Il y a en moi ce soulagement de fin de journée quand j'avance dans le couloir en faisant claquer mes talons au sol. Une légerté. Je dépose mes clés au secrétariat, je discute encore avec le surveillant, qui me regarde comme s'il me voyait pour la dernière fois. C'est vrai, vendredi matin, je donnerai mes dernières heures de cours. Puis je sors dans la rue, la chaleur du bitume remonte le long de mes jambes nues. Je relève mes cheveux haut sur ma nuque. Chaleur étouffante depuis plusieurs jours. J'aime cette moiteur. La menace toujours suspendue au-dessus de nos têtes d'un orage. Quelque chose d'imminent. Mon téléphone vibre dans mon sac. Je suis conviée par R. à venir le rejoindre sur une terrasse. Encore les talons qui claquent au sol. Quelques centaines de mètres plus loin, je l'aperçois entouré d'élèves. Je m'installe avec eux, le temps d'une mousse, le temps de réaliser aussi que j'ai vraiment envie de rentrer chez moi et que leurs histoires de collants fillés et de pourboire pas laissé me passe très loin au-dessus. Je me lève pour partir et les élèves insistent pour me faire la bise "vous nous devez bien ça, on vous verra plus". Tournée de bisous pour tout le monde. R.vide sa bière et me raccompagne. Sur le chemin, il fait le clown, comme il a su le faire pendant trois ans.

feuillages

Il m'invite à boire encore une bière sur la terrasse en bas de chez moi, où nous avons maintenant nos habitudes tous les deux. Il me répète encore à quel point je vais lui manquer, le vide que va créer mon départ. "je sais, ça va pas être facile pour moi non plus". Nous reparlons de la mauvaise humeur permanente de notre collègue P. et des boulettes qu'il accumule en ce moment. Nous reparlons aussi de cet incident dans ma salle de cours mardi, un portable avait été volé et avant la sonnerie le directeur a obligé plusieurs personnes à fouiller les sacs. (J'avais été scandalisée par la pratique de celui qui nous met en permanence ces trente années d'expérience sous le nez et j'avais quitté ma propre salle de cours). Nous buvons une autre bière et encore une. Je suis étonnée de voir cette "endurance" que j'ai développée. Arrivent Neb homme de moi et Mat' qui me convient à une soirée resto improvisée avec la copine de ce dernier que je n'ai jamais vue. Encore une bière pour attendre que la méchante averse qui nous tombe sous le nez se calme. R. rentre chez lui. Sur le trottoir, les rigoles de l'averse mouillent mes doigts de pieds.

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Un peu plus tard, assise dans un restaurant avec les deux gaillards et Mademoiselle J. : le repas fut bon, mais les discutions inintéressantes se succèdent. Je m'ennuie encore. J'ai mal aux dents. La serveuse est jolie. Crême brûlée aux framboises en dessert. Un sourire, on décolle et la soirée se termine devant une émission du cultissime Jean-Luc. J'aime ces journées d'été où l'on ne prévoit rien et tout se tricote tout seul. Ce soir d'ailleurs, une surprise de départ me pend au nez. P. et R. m'ont simplement donné rendez-vous sur notre terrasse, je ne dois pas mettre de baskets et être disponible toute la nuit. J'aime les surprises. D'ici là, encore un gros chèque à faire au garage, un détour chez le dentiste et à la SPA.

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24 juin 2006

Berceuse.

Je violone. Dans une heure, j'ai cours. Je ne dis pas grand'chose à ce sujet ici. Peut-être parce que les progrès n'ont vraiment rien de spectaculaires. Jusque là, le temps me manque cruellement pour travailler et c'est souvent dans l'urgence que je tente d'assimiler un geste et quelques notes. Sentiment de frustration parce que je suis bien consciente que c'est pour moi que je fais ça et que je n'ai personne d'autre à décevoir ou à impressionner que moi-même.

Pourtant, souvent, je me retrouve devant mon prof comme une gamine prise en faute, je baisse les yeux. Triste dilemme : devoir avouer que je n'ai pas travaillé suffisamment et passer pour une paresseuse (toutes les excuses que je peux avancer, aussi valables soient elles, me font toujours passer pour celle qui se défile) ou feindre une difficulté que le travail n'a pas su combler et passer pour la fille vraiment pas douée (ça fait des semaines que je me plante avec ces histoires de do dièse parce que je ne prends pas le temps de le revoir sérieusement). Les vacances arrivent et avec elles, du temps pour moi, pour mon instrument, pour être plus qu'une débutante, pour arrêter de courir.

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21 juin 2006

The view from the afternoon*.

Il y a eu comme un grand soulagement hier quand vers dix heures du matin je me suis avancée avec ce grand sac plastifié Super U dans le bureau de Tête de Briques. Un vent d'insouciance m'a parcouru quand je l'ai posé à ses pieds. Il contenait les Quatre cent quatre vingts sujets d'examens corrigés, classés et annotés. Un sourire sarcastique a du éclairer mon visage alors qu'elle me parlait et que je ne l'écoutais qu'à moitié. Elle récupérait toute cette merde, à elle maintenant de rentrer les notes pour le rectorat. Puis elle m'a fait rire encore quand elle m'a parlé du classement alphabétique général. J'ai passé six heures moi, juste pour le classement. Qu'elle se régale, c'est à son tour, je lui ai laissé le bébé, d'autant plus soulagée de savoir que c'est la dernière année que je me tape cette horreur.

champagne

Alors je suis sortie de son bureau, une grande page tournée, vingt kilos de merde en moins sur les épaules, gambadant en sifflotant du Beethoven dans les escaliers. Toute guillerette toute la journée, légère. Une petite sieste bien méritée dans l'après-midi. Détour à la SPA en début de soirée pour m'inscrire en bénévole (flash sur un petit chien jaune qui s'appelle Vagabond, je retourne le voir demain, mais pour le moment il est en fourrière). Courses gargantuesques. Puis passage obligé sur la terrasse désormais culte de ce petit bistrot juste en-bas de chez nous où nous avons bien pris nos marques. R. était là et ça sentait l'été, les gouttes qui perlent sur les verres de bière, nos peaux moites et les hirondelles qui piaillaient au-dessus de nos têtes. On est rentrés, on s'est affalés sur le canapé rouge, on a fait l'amour sauvagement, puis on a mangé des blinis avec du saumon et de la crême fraîche en regardant d'un oeil les Poupées Russes. Tout ça légerement, parce que ...

... plus de contraintes...
... je suis à mi-temps ...
... j'ai plus de copies à corriger ...
... plus de bulletins à remplir ...
... plus d'obligations...

Minuit moins cinq. On est toujours le vingt juin et une idée affreuse traverse furtivement mon cerveau de poisson rouge anesthésié qui a voulu tout zapper. C'était mon dernier jour pour enregistrer ma déclaration de revenus sur internet. Cinq minutes de gros speed. Neb galope avec moi, pour retrouver les papiers, le site, pour télécharger le formulaire. Puis les différents clochers alentours sonnent leurs douze coups. Je ne me suis pas transformée en soubrette, mais je suis sans doute majorée de 10%. Connasse.


* Artic Monkeys.

19 juin 2006

Un pion.

Fatiguée, lassée, je ne vois pas le bout du tunnel. Encore des copies et des notes à enregistrer. Je n'en vois plus l'utilité. Plus le temps de travail s'allonge, plus j'assimile tout ça à une perte de temps ridicule. Je me suis endormie cet après-midi, parce que couchée tard hier soir. Puis du coup, je n'ai toujours pas terminé. La dernière copie sera magique. Elle signera la fin de toute cette mascarade. Je ne suis qu'un petit soldat, une espèce de Guignol qui doit faire en sorte que les rouages de l'usine à gaz fonctionnent. Pathétique. J'aurais plus que la musique à fêter mercredi soir.

18 juin 2006

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18 juin 2006

Coincidence.

Tout à l'heure sur France 2 Nathalie Baye a dit "France",
et en même temps, tout le quartier a crié,
et de la joie très forte est entrée par les fenêtres ouvertes.
La France a sans doute mis son premier but de la coupe du monde.

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