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Diane Groseille
29 juin 2006

Improvisation.

Une sortie de cours. Il a fallu expliquer encore aux élèves pourquoi j'ai décidé de partir. Certains sont déçus, d'autres vexés, se sentent abandonnés. Puis beaucoup s'en balancent. Je ferme la porte à clé derrière moi, je reproduis les mêmes gestes depuis trois ans. Il y a en moi ce soulagement de fin de journée quand j'avance dans le couloir en faisant claquer mes talons au sol. Une légerté. Je dépose mes clés au secrétariat, je discute encore avec le surveillant, qui me regarde comme s'il me voyait pour la dernière fois. C'est vrai, vendredi matin, je donnerai mes dernières heures de cours. Puis je sors dans la rue, la chaleur du bitume remonte le long de mes jambes nues. Je relève mes cheveux haut sur ma nuque. Chaleur étouffante depuis plusieurs jours. J'aime cette moiteur. La menace toujours suspendue au-dessus de nos têtes d'un orage. Quelque chose d'imminent. Mon téléphone vibre dans mon sac. Je suis conviée par R. à venir le rejoindre sur une terrasse. Encore les talons qui claquent au sol. Quelques centaines de mètres plus loin, je l'aperçois entouré d'élèves. Je m'installe avec eux, le temps d'une mousse, le temps de réaliser aussi que j'ai vraiment envie de rentrer chez moi et que leurs histoires de collants fillés et de pourboire pas laissé me passe très loin au-dessus. Je me lève pour partir et les élèves insistent pour me faire la bise "vous nous devez bien ça, on vous verra plus". Tournée de bisous pour tout le monde. R.vide sa bière et me raccompagne. Sur le chemin, il fait le clown, comme il a su le faire pendant trois ans.

feuillages

Il m'invite à boire encore une bière sur la terrasse en bas de chez moi, où nous avons maintenant nos habitudes tous les deux. Il me répète encore à quel point je vais lui manquer, le vide que va créer mon départ. "je sais, ça va pas être facile pour moi non plus". Nous reparlons de la mauvaise humeur permanente de notre collègue P. et des boulettes qu'il accumule en ce moment. Nous reparlons aussi de cet incident dans ma salle de cours mardi, un portable avait été volé et avant la sonnerie le directeur a obligé plusieurs personnes à fouiller les sacs. (J'avais été scandalisée par la pratique de celui qui nous met en permanence ces trente années d'expérience sous le nez et j'avais quitté ma propre salle de cours). Nous buvons une autre bière et encore une. Je suis étonnée de voir cette "endurance" que j'ai développée. Arrivent Neb homme de moi et Mat' qui me convient à une soirée resto improvisée avec la copine de ce dernier que je n'ai jamais vue. Encore une bière pour attendre que la méchante averse qui nous tombe sous le nez se calme. R. rentre chez lui. Sur le trottoir, les rigoles de l'averse mouillent mes doigts de pieds.

feuillages_2

Un peu plus tard, assise dans un restaurant avec les deux gaillards et Mademoiselle J. : le repas fut bon, mais les discutions inintéressantes se succèdent. Je m'ennuie encore. J'ai mal aux dents. La serveuse est jolie. Crême brûlée aux framboises en dessert. Un sourire, on décolle et la soirée se termine devant une émission du cultissime Jean-Luc. J'aime ces journées d'été où l'on ne prévoit rien et tout se tricote tout seul. Ce soir d'ailleurs, une surprise de départ me pend au nez. P. et R. m'ont simplement donné rendez-vous sur notre terrasse, je ne dois pas mettre de baskets et être disponible toute la nuit. J'aime les surprises. D'ici là, encore un gros chèque à faire au garage, un détour chez le dentiste et à la SPA.

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24 juin 2006

Berceuse.

Je violone. Dans une heure, j'ai cours. Je ne dis pas grand'chose à ce sujet ici. Peut-être parce que les progrès n'ont vraiment rien de spectaculaires. Jusque là, le temps me manque cruellement pour travailler et c'est souvent dans l'urgence que je tente d'assimiler un geste et quelques notes. Sentiment de frustration parce que je suis bien consciente que c'est pour moi que je fais ça et que je n'ai personne d'autre à décevoir ou à impressionner que moi-même.

Pourtant, souvent, je me retrouve devant mon prof comme une gamine prise en faute, je baisse les yeux. Triste dilemme : devoir avouer que je n'ai pas travaillé suffisamment et passer pour une paresseuse (toutes les excuses que je peux avancer, aussi valables soient elles, me font toujours passer pour celle qui se défile) ou feindre une difficulté que le travail n'a pas su combler et passer pour la fille vraiment pas douée (ça fait des semaines que je me plante avec ces histoires de do dièse parce que je ne prends pas le temps de le revoir sérieusement). Les vacances arrivent et avec elles, du temps pour moi, pour mon instrument, pour être plus qu'une débutante, pour arrêter de courir.

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21 juin 2006

The view from the afternoon*.

Il y a eu comme un grand soulagement hier quand vers dix heures du matin je me suis avancée avec ce grand sac plastifié Super U dans le bureau de Tête de Briques. Un vent d'insouciance m'a parcouru quand je l'ai posé à ses pieds. Il contenait les Quatre cent quatre vingts sujets d'examens corrigés, classés et annotés. Un sourire sarcastique a du éclairer mon visage alors qu'elle me parlait et que je ne l'écoutais qu'à moitié. Elle récupérait toute cette merde, à elle maintenant de rentrer les notes pour le rectorat. Puis elle m'a fait rire encore quand elle m'a parlé du classement alphabétique général. J'ai passé six heures moi, juste pour le classement. Qu'elle se régale, c'est à son tour, je lui ai laissé le bébé, d'autant plus soulagée de savoir que c'est la dernière année que je me tape cette horreur.

champagne

Alors je suis sortie de son bureau, une grande page tournée, vingt kilos de merde en moins sur les épaules, gambadant en sifflotant du Beethoven dans les escaliers. Toute guillerette toute la journée, légère. Une petite sieste bien méritée dans l'après-midi. Détour à la SPA en début de soirée pour m'inscrire en bénévole (flash sur un petit chien jaune qui s'appelle Vagabond, je retourne le voir demain, mais pour le moment il est en fourrière). Courses gargantuesques. Puis passage obligé sur la terrasse désormais culte de ce petit bistrot juste en-bas de chez nous où nous avons bien pris nos marques. R. était là et ça sentait l'été, les gouttes qui perlent sur les verres de bière, nos peaux moites et les hirondelles qui piaillaient au-dessus de nos têtes. On est rentrés, on s'est affalés sur le canapé rouge, on a fait l'amour sauvagement, puis on a mangé des blinis avec du saumon et de la crême fraîche en regardant d'un oeil les Poupées Russes. Tout ça légerement, parce que ...

... plus de contraintes...
... je suis à mi-temps ...
... j'ai plus de copies à corriger ...
... plus de bulletins à remplir ...
... plus d'obligations...

Minuit moins cinq. On est toujours le vingt juin et une idée affreuse traverse furtivement mon cerveau de poisson rouge anesthésié qui a voulu tout zapper. C'était mon dernier jour pour enregistrer ma déclaration de revenus sur internet. Cinq minutes de gros speed. Neb galope avec moi, pour retrouver les papiers, le site, pour télécharger le formulaire. Puis les différents clochers alentours sonnent leurs douze coups. Je ne me suis pas transformée en soubrette, mais je suis sans doute majorée de 10%. Connasse.


* Artic Monkeys.

19 juin 2006

Un pion.

Fatiguée, lassée, je ne vois pas le bout du tunnel. Encore des copies et des notes à enregistrer. Je n'en vois plus l'utilité. Plus le temps de travail s'allonge, plus j'assimile tout ça à une perte de temps ridicule. Je me suis endormie cet après-midi, parce que couchée tard hier soir. Puis du coup, je n'ai toujours pas terminé. La dernière copie sera magique. Elle signera la fin de toute cette mascarade. Je ne suis qu'un petit soldat, une espèce de Guignol qui doit faire en sorte que les rouages de l'usine à gaz fonctionnent. Pathétique. J'aurais plus que la musique à fêter mercredi soir.

18 juin 2006

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18 juin 2006

Coincidence.

Tout à l'heure sur France 2 Nathalie Baye a dit "France",
et en même temps, tout le quartier a crié,
et de la joie très forte est entrée par les fenêtres ouvertes.
La France a sans doute mis son premier but de la coupe du monde.

18 juin 2006

Constat du jour.

La chaleur rend les gens profondément cons.
Encore plus que d'habitude.
Pas d'exemple à donner, ce serait lamentable.

18 juin 2006

Colimaçon sans fin.

Une journée magnifique et environ deux cents copies qui me regardent méchamment sur la table du salon, classées et empilées maladroitement. Il me faut tout valider, faire les moyennes, enregistrer les notes et les faire figurer sur les relevés officiels. Je vais y passer la journée, voire une partie de la nuit.  Je vais faire suer mon stylo rouge jusqu'à l'épuisement. Demain, les relevés de notes complets sont à remettre à Tête de Briques. Ces fameuses listes de notes qui demandent tant de travail  n'ont que valeur de  propositions de notes et peuvent être modifiées en un clin d'oeil par un jury qui n'aura jamais vu la tête de l'élève. Ces incohérences face au tout petit coefficient de ma matière sont les causes de tant de travail de dernière minute. Comment affronter plus de deux cents copies quand on sait que ça revient à pisser dans un violon ?

16 juin 2006

Couleurs de saison.

A observer en détails,
même s'il n'y en a pas,
à savourer comme une tranche de pastèque,
comme un morceau du dernier Red hot.

abeille

barbecue_bleu

bijou

contre_jour

encore_verte

etoile_bleue

grenat

pasteque

tong

violon

16 juin 2006

Et un, et deux, et trois zéro.

Il me reste une trentaine d'heures de cours. Et quelques centaines de copies d'examen. Trente-cinq degrés dans la journée d'hier, j'ai eu du mal à tenir sur mes deux jambes, je suis pas passée loin des trente-six chandelles. Malgré tout, je me rends au boulot, aussi courageuse que les sept nains "eh oh, eh oh". Je me mets sur mon trente et un et je vais donner mes six heures de cours entre quatre murs. Je freine des quatre fers mais il ne reste que quelques dizaines d'élèves qui viennent cuire dans les salles de cours moites. Bonne ambiance même s'ils ont deux de tension.

Dans deux jours, ma lettre de démisssion part et nous avons envoyé le préavis pour l'appartement en début de semaine : pas une, pas deux, l'accusé de réception est déjà revenu. Sinon, j'ai passé trois plombes sur un morceau de Beethoven au violon qui ne veut vraiment pas passer. Et hier soir, l'ami R. et sa fille sont venus manger UNE pizza faite maison. Je me suis aussi un peu fâchée cette semaine avec l'autre collègue P. qui sort des méchancetés toutes les cinq minutes, il me semble un peu agressif et il ferait mieux de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Je lui ai règlé son affaire en deux coups de cuiller à pot en lui disant ses quatre vérités. Il m'a reçue cinq sur cinq et est venu s'excuser dès le lendemain...

La vie continue. Et je compte les heures qui me séparent des vacances... Trois petits tours et puis s'en vont...

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