Passez votre chemin!
Je consulte mes stastistiques.
Les recherches qui aboutissent ici. Dégouttée.
Il ya décidément trop de pervers, de vicieux et de pédophiles sur le net.
Je consulte mes stastistiques.
Les recherches qui aboutissent ici. Dégouttée.
Il ya décidément trop de pervers, de vicieux et de pédophiles sur le net.
C'est fait, c'est passé, comme un
lundi. La pilule est avalée. J'avoue que j'aurais pu m'étouffer tellement j'avais pas envie d'y aller. Des
nouvelles têtes, certains qui se font déjà remarquer, qui n'en font qu'à
leur tête, des têtes de cons, des têtes de linottes ou têtes en l'air,
pas de têtes de Turc, quelques têtes à claques, celles qui ne me
reviennent pas, des belles têtes de vainqueurs, des têtes blondes, des têtes bien pleines mais pas seulement...
Puis
moi, hier soir avec déjà la tête comme une pastèque et les pieds en
compote. Dur de reprendre le rythme, dur d'insuffler la motivation, de se
donner du courage, de trouver ça beau, d'avoir envie. Faut se dire que ça
viendra. L'appétit vient en mangeant.
De leurs côtés, ils sont
beaux comme des sous neufs, avec des cahiers tout propres (pas le
moindre gribouillage en vue, les noms du petit copain ou du
dernier groupe qu'ils kiffent grave n'ont pas encore leur place), des
trousses qui sentent le neuf, pleines de cartouches pour gratter des
feuilles et des feuilles, les dents qui brillent et l'haleine fraîche,
le regard vif où se lit une soif de connaissance et une motivation
débordante. Si seulement ça pouvait durer, au moins jusqu'à Noël...
Je vous en donnerai(s) moi des connaissances!
La voilà, la vraie, la grande, celle qu'il ne faut pas rater:
la rentrée
(je ne lui mets pas de majuscule, quand même, faut pas exagérer!).
Vélo toute la journée. Soixante
kilomètres. Monter dans les Vosges. Sentir ses cuisses dire "merde". La
sueur sur son front. La petite voix au fond de soi qui dit "encore un
effort". Et tant de paysages magnifiques. L'air. Le vent sur le visage.
L'odeur du foin qui sèche au soleil. Les descentes, grisantes. Les
courses pour arriver avant les autres, essoufflée.
Puis
maintenant, je suis seule. J'ai laissé l'amie chez elle avec Lilou. Mon
homme et le sien sont allés se saouler à une fête du vin. Étrange
solitude après les rires de la journée. Mais je n'avais pas envie de
les suivre, pas envie de m'enivrer, pas envie de voir des têtes de
fantômes. Ma fenêtre est grande ouverte et donne sur un ciel rose et
frais. Dehors un téléphone qui sonne. Une voix impatiente, "allo". Des
voitures qui se garent, des gens qui rient. Un samedi soir sur la
terre.
Moi, je reste là. Je reçois mes élèves lundi matin. Pas la moindre tension (c'est d'ailleurs suspect), mais quelques détails à fignoler. Puis des photos à classer. Envie d'une douche froide et d'un bon film.
Une journée chargée qui m'attend. Dernière journée de vacances, déjà très teintée de travail. Je vais passer la matinée au lycée, ramener mes classeurs, trier les documents qui trainent, faire quelques photocopies, classer encore les sujets d'exam de l'année passée... A midi, je file faire quelques achats urgents (surtout pour lundi en fait), puis dans l'après-m', je vais chez ma collègue V. pour voir son petit dernier et pour discuter calmement avec elle (ce ne sont pas nos cinq minutes de récréation qui nous permettront de communiquer). Puis ce soir, fiesta à la maison, ce qui, bien entendu, ne se met pas en route tout seul, y'a du boulot. Alors, je me sauve sous la douche, cette dernière journée de liberté n'en est plus une!
Je suis allée le voir. Il n'était pas loin, et ce n'était pas difficile, pourtant en moi ronflait une sorte de nervosité, une angoisse, une excitation. Il travaille dans un atelier lumineux, à deux immeubles de chez moi, les planchers craquent et gondolent, partout des étagères avec des flacons de verres, de tailles différentes, contenant poudres, cristaux ou liquides mystérieux. Et eux, accrochés partout, reposant sur des établis, en pièces parfois. Je ne peux pas toucher. je n'ai jamais touché. Il y a quelque chose de sacré dans cette pièce. Je remarque un flacon d'ambre. Il me dit qu'il dilue pour vernir.
Il semble timide, plus artisan que commerçant. Même sans doute artiste. Il a un accent allemand très prononcé et son nom est imprononçable. Il me dit "tout de suite?". Je cache ma jubilation et réponds un simple "si c'est possible oui, mais je peux aussi repasser". Il me prépare l'instrument. Le choisit parmi des centaines, sans hésiter, comme s'il s'était manifesté. Comme s'il y avait un code. Il l'installe dans un coffre, le manipule avec soin. Je crains qu'il me demande de le tenir. Mes mains tremblent. Je veux le toucher seule, chez moi, le découvrir en silence, sans regards. Un chéque, quelques explications et je repars avec le "précieux" se balançant au bout de mes bras.
Maintenant, il est là. Je l'ai carressé du bout des doigts, comme pour ne pas le réveiller. Il va falloir attendre encore une bonne semaine avant de l'apprivoiser.
C'est dingue ce qu'on est capable de faire si on réfléchit.
C'est encore plus dingue ce qu'on est capable de faire si on ne réfléchit pas.
Je mets en place mon emploi du temps de
l'année. Je passe pas mal d'heures au téléphone pour être sure de ne
pas me tromper. C'est la première pré-rentrée où je ne suis pas perdue
corps et âme dans mes futures salles de classes et dans mes livres de
cours. Au contraire, je n'y suis pas assez. Tout ce que j'organise est
prévu pour que justement, cette année, je n'accorde pas tout mon temps
à ce lycée qui n'en vaut pas la peine (... à développer, mais on se
contentera de ça pour aujourd'hui...). Je ne suis pas en train de dire
que cette année je ne ferai que le strict minimum, mais je vais avoir
besoin de limites pour ne pas reproduire le schéma des années passées
en donnant le strict MAXIMUM. J'avoue n'avoir pas réussi jusqu'à
maintenant à fixer des limites à mon travail. Et voilà comment on se
retrouve avec des paquets de copies jusqu'à minuit, des cours à
préparer tous les dimanches après-m' et un Neb homme de moi qui ne vous
voit plus que comme un zombi avec une greffe de stylo rouge. Alors on
aménage. Moins de contrôles. Des choses plus courtes, qui demandent du
travail au départ, mais moins d'investissement dans l'année. Puis les
cours sont maintenant au point et là aussi, je vais pouvoir me faire
plaisir en fignolant, sans travailler en permanence dans l'urgence.
Donc,
j'ai voulu faire "autre chose". Et en premier lieu, reprendre des cours
de niveau bac. Une élève s'est imposée à moi en juillet, petite soeur
d'un bachelier plus que satisfait, qui m'appelait pour savoir si je
prenais le relais. Avec plaisir puisque cette année, je commence tôt
tous les matins et suis donc plus disponible sur les fins d'après-midi.
Il y a aussi mes cours de violon qui vont prendre en septembre, mais
j'en parlerai un fois que ce sera amorcé. Puis dès octobre, je reçois
mes premiers cours du CNED, en parallèle desquels je suis
obligatoirement un cours de langue nouvelle (je pense à l'arabe pour le
moment, mais les catalogues ne sont pas encore sortis). Il y a aussi
mon abonnement à la piscine que j'aimerais rentabiliser par deux ou
trois visites dans la semaine (mon dos et mes nerfs l'exigent). Plus
tard, quand la machine sera lancée, et si je tiens le coup, j'aimerais
aussi suivre les cours de LSF, et faire quelques stages par le biais de
l'alep (photo, théâtre, rando nature, apiculture, etc...). Les prix
sont abordables et c'est souvent en soirée ou sur le week-end. Puis
pour finir, quelques idées qui me trottent dans la tête: faire de la
formation sur les stages BAFA base, apprendre à tricoter (une tentative
dimanche après-midi, mais il y a encore beaucoup de boulot), faire un
sport de combat, participer à la bibliothèque sonore, suivre des cours
de cuisine...
Voilà. De quoi me faire un emploi du temps
correct. Ce ne sont pas de bonnes résolutions, ce ne sont pas non plus
des caprices. C'est en route, c'est pas virtuel. Cette année, je
ne rate pas ma rentrée!
Et voilà le deuxième panier de groseilles sensuelles de la journée.
Et pourtant je ne suis pas allée les cueillir bien loin...
Régalez-vous...