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Diane Groseille
20 juillet 2008

Ne plus s'appeler Madame.

Blottie sous la couette, dans une chambre sombre et fraîche, volets mi-clos, à six cents kilomètres de chez moi, en fin d'après-midi : ça ne ressemble pas à des vacances et pourtant, qu'est ce que c'est bon ! Je n'en demandais pas plus. Dehors, d'impressionnants coups de tonnerre se succèdent depuis des heures, nous cloitrant à l'intérieur, comme des menaces pour tous ceux qui auraient voulu s'aventurer au dehors, grondements sourds qui prennent de la puissance sur les pentes des montagnes environnantes. Les projets de balade se sont évanouis dès midi. Par moment, des trombes d'eau bruyantes viennent rincer et écraser la nature, je les entends par la fenêtre ouverte, comme un souffle, et les rigoles des murmures se formant derrière lui, je laisse rentrer les courants d'air frais de l'été. C'est comme une journée de pause où toute fainéantise est autorisée. Tout doux d'être à l'abri, de savoir que demain le soleil reviendra, avec lui la chaleur des jours passés. J'observe Lucien roulé en boule dans son panier au pied du lit, sa présence me fait du bien. Je lis beaucoup depuis notre arrivée ici. J'ai dévoré hier en quelques heures le livre de Laurence Tardieu Puisque rien ne dure, et j'ai attaqué ce matin dans un prolongement de grasse matinée le merveilleux Gamines de Sylvie Testud. J'ai ri, seule dans mon lit, grâce à ses mots, et ça fait du bien. D'autres petits livres de poches piqués au hasard sur un présentoir d'un magasin grenoblois m'attendent sur ma table de chevet. Parfois, au détour de quelques lignes, je m'endors, pour me réveiller plus tard, sans importance accordée au temps. Descendre dans la cuisine, y boire deux gorgées d'eau, regarder la pluie dessiner des arabesques sur la surface de l'eau de la piscine, manger un abricot en pensant à autre chose, assise sur les marches en pierre de l'escalier. En oublier tout le travail de l'année, les urgences, les échéances, les formalités, les convenances.

Nous sommes chez les parents de Neb, comme depuis quatre ans, nous venons y passer une semaine au moins. Du temps pour lui avec sa famille. Mais cette année, sans doute n'allons nous pas rester trop longtemps. Depuis notre arrivée, notre présence semble plus gênante, pesante. Il y a comme un malaise. Ces conversations qui s'arrêtent net lorsqu'on rentre dans une pièce, les traits tirés de sa mère, son rapport si particulier à la nourriture qui nous culpabilise en permanence, une angoisse sourde que nous ne comprenons pas, des gestes brusques entre eux. Alors on rase les murs, on se fait discret, on s'éclipse dès que possible vers d'autres lieux, on fait en sorte d'alléger le poids de notre présence en rendant service, le plus possible... Et on prépare déjà les jours qui suivront plus loin encore, plus au Sud, plus libres. En espérant que le temps sera plus clément, parce que ce qui peut être drôle ici le sera sans doute moins sous une toile de tente.

***

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15 juillet 2008

A vos marques...

Départ pour trois semaines de vacances dans quelques heures.
Aucun programme, aucune étape obligatoire.
Juste un retour impératif pour le 7 août : concert d'Iam, et le 8, Alanis Morisette.
Pas le silence total pour autant puisque je pars avec mon EEEpc sous le bras...

fleurs_de_courgettes

Par ici, quelques images de notre jardin de balcon...

***

15 juillet 2008

Merci Eddie.

Tagguée par Eddie, je me lance pour un petit questionnaire, juste avant de partir...

Les règles :

  • Mettre le lien de la personne à l'origine du tag.
  •  Mettre le règlement du jeu.
  •  Répondre aux questions.
  • Tagguer 5 - 6 personnes.
  • Les avertir sur leur blog.

***

1/ Couleurs préférées: j'aime toutes les couleurs.

2/ Matières préférées: le coton, la soie, le lin...

3/ Odeurs préférées : le parfum des fruits bien mûrs, l'herbe coupée, l'odeur de Lucien qui sent comme un petit chiot, les odeurs d'une ferme, de la nature, de la pluie dans la forêt...

4/ Gourmandises préférées : les sushis, presque tous les bonbons, les fruits frais...

5/ Le style de ma décoration: des matières simples, du rouge, du marron, du beige, du confort, moins de bibelots qu'autrefois, des objets authentiques.

6/ Ce que j'aime recevoir: des fleurs, des livres, des surprises, des amis, des compliments, des lettres manuscrites et des cartes postales, des remerciements, des bonnes nouvelles.

7/ Un aliment ou un produit que je n'aime pas du tout: la betterave, je trouve que ça a un goût de pourri.

8/ Trois aliments préférés: tomates, pain fait maison, cerises.

9/ Recette favorite: En ce moment j'élabore et je parfais mon poulet au lait de coco. Mais j'adore la blanquette de veau de ma maman, inimitable.

10/ Boisson de prédilection: Crémant d'Alsace.

11/ Le plat que je rêve de réaliser mais que je n'ai pas encore fait: Je ne rêve pas, je fais.

12/ Mon meilleur souvenir culinaire: un délicieux couscous préparé seule pour quarante personnes en centre de vacances, il y a cinq ans.

petits_pains

Pas le temps de tagguer,

je ferme ma valise et je me sauve,

à vous de voir si le questionnaire vous tente !

***

14 juillet 2008

The beat goes round and round.

Les mots manquent toujours quand c'est trop grand. On ne veut pas les formuler pour ne pas égratigner le tableau d'ensemble, par peur de trop en dire ou pas assez. Plus d'une semaine écoulée depuis notre périple vers les deux concerts de Radiohead. Les jours qui ont suivi notre retour ont été comme étouffés dans du coton. Dure réalité de la parenthèse qui se referme. Il a fallu aller honorer ces huit heures de cours qui marquaient la fin d'une année. Il a fallu faire comme avant. Pendant plusieurs jours, des sacs sont restés posés dans l'entrée, parce que les ouvrir et ranger leur contenu signifiait que c'était vraiment terminé. Il en est de même pour ce bracelet en tissu orange enroulé autour de mon poignet et scellé d'une agrafe métallique que je me refuse à couper, même pour me rendre à un entretien d'embauche.

Je pourrais en faire une narration chronologique et détaillée, qui garderait intact chaque souvenir, mais je n'y tiens pas car ce n'est pas ainsi que les éléments me resteront en mémoire. La première image qui me revient et qui me restera, c'est bien entendu cette scène bleutée, les longs tubes métalliques et les premières notes de Weird fishes sur la grande scène de Werchter en Belgique. Bien sur aussi les quelques heures de route qui ont précédé, toute cette excitation et ce nœud au ventre qui paraissait se resserrer chaque minute davantage, les quinze euros payés pour se garer, la première vision de la scène en entrant sur le site, tellement loin qu'on aurait dit que des playmobils s'y agitaient. On retrouve vite l'ambiance festival, les intemporels, les 90 000 personnes qui gravitent autour de scènes géantes, sur un terrain immense, les gamins qui se sont déjà dégueulé sur les pompes, la gadoue qui fait patauger tout le monde, les zombis qui errent sans plus trop savoir pourquoi ils sont venus, les cadavres qui dorment et cuvent au sol sous la pluie. Mais aussi les détails : paquets de schtroumpfs et autres bonbecs dans mon sac, gobelets de bière ramassés pour récupérer un gobelet plein, Ben Harper et sa mélancolie, Kate Nash et sa folie, les gouttes de pluie dégoulinant sur mon Kway bleu, et cette éclaircie venue d'un soleil couchant, juste avant le concert attendu, comme une promesse que tout serait parfait. Puis le concert : chaque chanson, chaque seconde un bonheur, une merveille. Avec cette joie au ventre de savoir qu'on y aurait droit deux fois, qu'on peut se détendre, ça y est. Cette petite contrariété aussi quand deux gamines italiennes à ma gauche, dos à la scène ont commencé à entonner un Ave Maria alcoolisé au début de All I need, et qu'il a fallu les remettre en place pour profiter des basses qui me vrillaient le thorax. Un concert magique, beaucoup de titres issus du dernier album, mais aussi des titres déjà devenus classiques, des larmes que je n'ai pas voulu retenir sur certains morceaux (Reckoner entre autres) et la voix exceptionnelle de Thom, cette fidélité aux versions studio et en même temps tellement plus fort, tellement différent, cette impression d'être dans un rêve, de vivre un moment unique, très particulier. L'envie que ça ne cesse pas. Chaque début de titre comme un cadeau, comme du temps gagné. Puis la fin, une bombe dans ma poitrine à l'idée qu'on en est qu'à la moitié. Déjà des suppositions sur ce qui suivra, alors que nous rejoignons le parking dans un flot de milliers de personnes avançant au ralenti, presque trop silencieuses après un tel spectacle.

Vingt quatre heures plus tard, après une nuit dans un camping au calme, une douche froide, deux heures et demi de route vers le Sud et une bonne sieste sous la tente réinstallée dans un autre camping, nous entrons sur la Grand place d'Arras. Contexte totalement différent, public propre et sec, plus âgé aussi, plus sérieux et concerné peut-être. Nous sommes tout de suite paniqués de voir les longues files d'attente vers les toilettes et les bars, nous découvrons vite les rigoles de pipi qui traversent la place car les hommes n'attendent pas trois quarts d'heure. Et je me retrouve une fois de plus prise en otage avec ma vessie. Coup de colère contre les organisateurs qui ne considèrent décidément pas les festivaliers comme des êtres humains, mais comme des portefeuilles. Nous trouvons malgré tout une buvette où nous désaltérer, avec la prise de risque de devoir subir l'affront des toilettes. Puis nous nous faufilons le plus près possible de la scène. Difficile de se rapprocher, des milliers de personnes sont sans doute massées là depuis des heures. Le concert de Sigur Ross  déjà vu la veille se termine alors que nous avons atteint, Neb, mon frère et moi une place stratégique. Les minutes qui nous séparent du début du concert semblent alors interminables. L'installation de la scène se fait comme la veille : les longs tuyaux métalliques sont glissés au centre, les instruments placés à leurs postes. Puis le concert : le 15 step majestueux que j'attendais la veille ouvre le spectacle. Ce début fabuleux n'a su masquer une violente envie de faire pipi que je pensais pouvoir réprimer et qui m'a forcée à repartir quelques dizaines de mètres en arrière et à abandonner mon poste de privilégiée. J'ai suivi le concert seule du fond de la place avec les avantages d'y voir l'intégralité de la scène et de pouvoir y siffler quelques litres de bière tranquillement en m'imprégnant du rythme des différents morceaux. Quel bonheur de découvrir une setlist si différente de la veille, quelle joie de voir le groupe à l'aise, plaisanter à propos des spectateurs chanceux perchés sur les fenêtres de la place, de voir Jonny et Thom se planter avec le sourire deux  fois sur le début de Faust Arp. Oublier que ça va prendre fin et savourer. Il y a quelque chose de religieux, une communion qui se fait avec l'ensemble des personnes présentes, et en même temps, je suis seule. Puis arrivent The National Anthem et Street Spirit. Sonne la fin. Galère joyeuse pour retrouver mes deux hommes qui eux n'avaient pas bouger. Plus de portables chargés pour eux, il me faut donc passer au crible les 30 000 personnes présentes ce soir là. Le rendez-vous donné devant une buvette a visiblement été mal compris. Je finis par retrouver mes zouaves quelques minutes plus tard. Encore une mousse et nous repartons tout gonflés de musique vers le bus qui nous déposera à notre véhicule.

Le lendemain, retour triste, sous la pluie, en Alsace, dans la soirée. Six heures de route teintée des notes magiques qui restent gravées. Passage obligatoire par Strasbourg à cause des oublis de mon frère que nous déposons le soir même dans un train pour Nice après l'avoir encore nourri. Mardi matin, réveil pour les dernières heures de cours, je me lève, et en me brossant les dents, je me bloque les cervicales au point de ne plus pouvoir tourner la tête. La contrariété du retour sans aucun doute. Il me reste depuis ces notes et ces lumières.

Ce week-end avait lieu comme chaque année depuis que je suis gamine un festival dans le village de mes parents. Du rock et de la bière. Je n'ai pas su me motiver. Neb est allé donner un coup de main pour le service. Je ne voulais pas, pour rester encore sur les notes du week-end précédent, pour décanter la magie. J'ai passé du temps avec ma mère, au calme, j'ai beaucoup dormi, joué avec mon chien, pris des photos... Plus d'impératifs de temps, tout s'arrête, je me repose, c'est les vacances. Le plus dur est fait, le plus beau est fait.


Radiohead-Videotape ( live Main Square Festival 2008)
envoyé par jar0

13 juillet 2008

A la tienne...


OOPS Cameron Diaz
envoyé par Caro69

Petite vidéo à l'image des derniers week-ends...

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13 juillet 2008

Bulles.

Un spectacle de Bigard,
ça peut être très drôle
après avoir sifflé une bouteille de crémant.

9 juillet 2008

Un dimanche soir sur la terre.

4 juillet 2008

Liste sans titre.

  • Radiohead J-1. Les affaires sont déjà prêtes, en bonne fétichiste, j'ai classé mes albums dans une pochette noire et j'ai épinglé nos billets dans le couloirs de l'entrée, ce qui me permet de les admirer lors de mes nombreux passages.
  • Entretien réussi hier. Je commence le 25 aout, voilà un bon complément à mon emploi du temps qui me permettra d'éviter des va-et-vient dans tout le département.
  • Ingrid est resplendissante. Je suis heureuse pour elle et sa famille. c'est un beau message d'espoir. C'est simplement dommage qu'elle soit l'objet de récupérations médiatiques et plus encore, politiques.
  • Résultats des examens de mes élèves ce matin : de très bonnes et de très mauvaises nouvelles, quelques grosses surprises ! Ensemble vraiment mitigé...
  • Une jolie tunique verte en soie qui me transporte tout droit dans les années 70.
  • Les derniers bulletins remplis il y a quelques heures et envoyés, bon débarras !
  • De nouveaux voisins qui ont l'air sympa même s'ils défoncent la porte dès leur arrivée parce qu'ils n'ont pas la bonne clé.
  • L'été, l'été, l'été...

nuages_lourds
***

3 juillet 2008

Andiamo !



Mes plantes sur le balcon sont agacées par toute cette pluie, de grosses gouttes brutales viennent bousculer leurs feuillages. Je me réveille à peine après une nuit trop longue, mes yeux sont encore tout gonflés de sommeil et de rêve. Préparation d'une tasse de thé, étirements de chat, Lucien tourne en rond pour me faire savoir son envie d'aller se balader mais une averse au dehors nous oblige à attendre. Coup de tonnerre. La fraîcheur monte de la rivière, ça nous change de la moiteur des derniers jours. J'aime les orages du matin qui isolent tout de suite la journée dans une espèce de parenthèse originale. Je vais sans doute rester ici, obligation de me retrancher dans mes appartements. Beaucoup de choses à y faire : ranger et nettoyer, cuisiner (quelques recettes en attentes), trier mon linge (beaucoup de choses qui prennent de la place et que je compte donner), traiter quelques photos, et surtout préparer nos affaires pour ce week-end...

Deux concerts de Radiohead en deux jours. Le timing est serré puisque ça se fait à 24 heures d'intervalle, et bien entendu à quelques heures de route. Puis il nous faudra être de retour pour lundi soir. C'est donc un joyeux périple qui nous attend. Histoire de ne pas compliquer les choses, nous avons ciblé deux hébergements confortables, dont un camping avec piscine. pour la deuxième nuit Je croise les doigts pour que les orages du moment ne se poursuivent pas ce week-end. Le départ à trois pour la Belgique est prévu samedi matin très tôt, les derniers détails se sont précisés cette semaine. Nous avons notamment regardé de plus prêt les horaires des autres groupes pour savoir ce qu'il nous sera permis de voir. Nous ne voulons pas prendre le risque de ne pas être aux premières loges. J'ai révisé les setlists des précédents concerts donnés en France (Nîmes et Paris), préparé tous leurs disques dans une petite pochette, et je m'imprègne de leur univers en écoutant encore et encore les nombreux albums. Je fais  dans ma tête ma setlist idéale qui est différente chaque jour depuis des semaines.  Il nous reste quelques courses à faire pour "les vivres" et ensuite, il nous suffit d'attendre. La pression monte. Déjà je vois des notes de couleurs et des éclats de musique.

Cet après-mi', un entretien d'embauche pour un complément d'emploi du temps dans ma ville. Plus de cours cette semaine. Plus que deux demi-journées de boulot la semaine prochaine. Je suis déjà en vacances mentales. Il reste bien ces deux paquets de copies sur un coin de commode qui pourraient me contrarier, mais même elles ont du mal. C'est sans doute cette période la meilleure, les plus longues journées de l'année, les vacances n'ont pas encore vraiment débuté, le petit compte à rebours n'est pas encore déclenché, et pourtant, déjà toute cette insouciance.

eglise_saint_joseph

P.S. : Une pensée particulièrement émue pour Ingrid.

***

2 juillet 2008

Chaud devant !

Arrivée très tôt au boulot ce matin. Déjà l'air est lourd et ce n'est que le début. Je déambule dans les couloirs déserts de mon établissement. Comme j'ai quelque chose à dire à mon directeur, je pousse la porte de son bureau, adjacent à la salle des profs. Et là, surprise : bien sur, il n'est pas encore arrivé, mais sa clim tourne à fond depuis la veille et l'air est glacé. Je suis choquée. On nous demande des économies de bouts de chandelles pour que Monsieur se rafraichisse les fesses ! Allez ensuite expliquer aux étudiants pourquoi il est important de faire des photocopies recto-verso et d'éteindre la lumière en quittant une pièce !

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