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Diane Groseille
31 mai 2004

Fin de la parenthèse

    Un lundi soir qui ressemble à s'y méprendre à un moche dimanche. Avec devant une semaine de cours, avec des élèves qui ne veulent plus et moi qui rame pour eux, pour NOUS. Plus vraiment envie, mais faut pas le dire trop fort. Parfois, encore, au détour du désert de motivation d'une salle de classe surgit le petit mot qui fait qu'on se dit "c'est vrai, c'est pour ça que je suis là, oublie pas".

    Neb au téléphone juste avant. Je suis allée me blottir sous ma couette pour lui parler, besoin d'entendre sa voix comme si je pouvais sentir son corps en même temps. Encore quelques jours sans lui. Des tensions dans sa voix et je me dis que je veux construire quelque chose avec lui. Tout est encore flou de ce côté. Parfois, c'est une évidence. Lorsqu'on laisse sa place à la simplicité. Y'a pas de certitude.

   On  rentre dans le mois de juin dans quelques heures. Les cerises, les feux de la Saint-Jean, les festivals et les jours les plus longs.........................................


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31 mai 2004

Pouce !

    Chez les parents. Au calme. "Pause". Whawha se promène dans le jardin, je fais ma lessive. Hier, déjeuner avec la petite famille. Cette douceur de Lilou a les yeux revolver, elle m'a fracassé le cibouleau. Après leur départ, je n'avais qu'elle devant les yeux. J'ai tenté de joindre le Furet pour qu'il voie le trio, mais il n'y a eu aucune réponse. Puis j'ai encore dormi, une sieste de plusieurs heures, dans la pénombre pas du tout fraiche de ma chambre, alors que dehors, le soleil cognait. Je recommence doucement à tenir sur mes pattes. J'avais besoin de tout ce repos et ce lundi férié m'arrange bien.

    Au programme de la journée, ma soeur et moi irons flaner sur quelques marchés aux puces à la recherche de je-ne-sais quel trésor puis j'irai sans doute vadrouiller avec Whawha dans les champs à la fin du jour.

30 mai 2004

La claque de la veille.

         J'ai pas su me motiver. J'y suis pas allée. et je me suis recroquevillée comme une grosse merde sur mon canap' et j'ai pleurniché toute la soirée. Paske j'étais là, seule, paske j'étais fatiguée (je me sens toujours faible de toutes ces antibiotiques, l'impression que ça m'a bouffé toutes mes forces), paske je n'arrivais pas à relativiser. Toujours cette inconstante que je maudis. Incapable d'affronter ses émotions. Je voudrais être un homme, viril et infaillible, sans poil aux pattes à raser, sans débarquements de ragnagnas cruels tous les mois, sans sensiblerie débordante, sans question existentielle qui n'ont ni queue ni tête, sans même le service militaire maintenant.

         Je plaisante bien entendu, mais cette incapacité à raisonner face à mes émotions m'agace. Hier soir encore, j'ai pleuré dans un yaourt à la pastèque et regardant un doc sur le massacre d'Oradour. Et les larmes viennent toutes seules. Parfois, paradoxalement, elles ne coulent pas. Je repense à ce putain d'accident de bagnole il y a un an et demi. Il m'a fallut des heures avant de pouvoir verses une larme, salvatrice dans ce cas là. Elle voulait dire que je vivais encore.

       Hier soir, y'a eu Nico, pendant deux heures au téléphone. C'est la première fois depuis qu'il est parti dans ce pays loin là-bas que nous arrivons à parler si facilement . Quand il est parti, je lui ai dit que je ne voulais pas continuer notre histoire dans ces conditions là. Il l'avait très mal pris et c'est là qu'il m'avait annoncé avoir des sentiments pour moi. C'était plus que cette complicité née dans un camp de vacances. Mais je ne pouvais lui proposer une réciproque et il a quitté la France avec de la tristesse et des regrets. Ceux de ne m'avoir dit avant ses sentiments, par peur de me faire fuir. L'avait raison. Dans les deux cas, on en serait arrivés au même. Il m'a fait sourire quand il m'a dit ne jamais avoir retrouvé depuis la complicité sexuelle que nous avions. C'est vrai qu'il y avait une telle simplicité dans le plaisir, un partage, une vraie communion. Et cela pouvait durer des heures....

       Aujourd'hui, je vois la petite famille. Faut que j'aille chez mes parents et surtout que je profite du soleil que j'ai laissé briller hier tout seul dehors, sans moi, ce qu'il a du s'ennuyer... Fuite en avant. "Il faut accepter la fin des cycles" dixit Nico, 2330, 290504.

30 mai 2004

Problème technique

           Quelqu'un saurait me dire pourquoi mes images n'apparaissent que quelques heures sur le sites? Mes faibles compétences en informatiques (inéxistantes) me laissent dans un flou complet....


29 mai 2004

La méchante glande du samedi.

          Rien fait aujourd'hui. Pas grand chose disons. Regarder des films. Doberman. Cassel et Belucci aussi ravageurs que dans Irréversible. Toute cette violence ne me touche que trop peu, c'est un excès qui m'anésthésie à la longue. J'aime que moyen. Pas convaincue. Sinon, j'ai trainé ici, ailleurs, dans ces virtualités, alors que dehors, y'avait grand beau. J'ai juste sorti Whawha, le temps d'un pissou. Trop de monde dans les rues. Trop de confrontations visuelles alors que je voulais voir personne. Et que personne ne me regarde. J'ai coller des morceaux de moi ici. Pas pour qu'on les regarde, pour amener un peu de réalité au mots. Peut-être.

        Neb au téléphone avant. Une dizaine de minutes. Homme de moi. Sa tendresse me manque. Pas de retour avant mercredi, dixit. Et là, je sais que j'ai besoin de lui, paske ça me fait un creu au ventre quand il me l'annonce. Il me parle de tout et de rien. Puis sa voix disparait.

       Faut que je me motive si je veux aller à cette soirée. Je veux? Sais pas, y'a de la route et des têtes que j'ai pas forcément envie de voir là-bas. Y'a ma soeur aussi mais je ne sais pas si elle restera. Il est plus de 20 heures et je suis loin d'être en phase de départ. Vaisselle dans l'évier. Je sors de ma douche. Linge à ranger. Copies à trier. T'as fait quoi de ta journée?

   

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29 mai 2004

Mes réponses à moi...

J'ai lancé hier soir ce questionnaire stupide auquel personne n'a vu l'intéret de répondre, faut dire aussi que je l'ai intitulé questionnaire sans intéret. J'attendais de pouvoir connaitre, cerner un peu mieux les personnes curieuses qui viennent ici flaner. Depuis queqlues jours, je cherche à savoir ce que les gens recherchent ici.... Si vous avez des réponses... Je rééditerai cette question plus clairement plus tard. En attendant, je réponds moi même à mon questionnaire. Oui, je réalise ce matin que je ne me suis jamais prêtée au jeu.

1. Ton dessin animé préferé quand tu étais petit: Clémentine.

2. Ton plus grand projet: être propriétaire, dans le futur, d'une ferme pédagogique

3. Définis toi en un mot: moi

4. Ta couleur préférée: jaune

5. Ton surnom: Jules

6. Crois-tu à la réincarnation? Oui

7. De quoi as-tu peur? du vide

8. Ton rêve le plus fou. Voler

9. Quel est le prix de la valise R.T.L.? J'ai pas écouter ce matin, zut...

10. Dors tu avec une peluche? oui, mon homme, mon Neb, ma tendresse

11. La chose la plus ridicule que tu possèdes: des cahiers pleins de listes

12. Le pire défaut: la mauvaise foi

13. Ton pire défaut: l'inconstance (sacrées hormones)

14. Ton souvenir le plus drôle: Paques il y a plusieurs années. Ma Maman a préparé une table magnifique avec des petites bougies, des fleurs et les oeufs en chocolat. Je fais de l'hypotension, alors que je suis en admiration devant son chef-d'oeuvre, je vois tout noir et je tombe dans les pommes, dans ma chute, je me rattrape à la nappe, vous imaginez la suite.

15. Le moment de ta vie où tu t'es senti le plus heureux: l'été dernier en Ardèche, dans un canyon.

16. Un animal commençant par N: Naja

17. Le nom du compagnon de Nils Olgerson: Quenotte

18. La personne que tu admires le plus: mon papa

19. As tu lu Le Petit Prince? Oui

20. Aimes-tu la choucroute? Bof

21. Crois tu en Dieu? non

22. Un mot pour ta vie du moment: fluide

23. As tu des photos dans ton portefeuille? oui

24. Le plus joli mot. murmure

25. Le mot le plus laid. vulve

26. La couleur de tes yeux. vert

27. As-tu déjà pleuré devant un film? Si oui, lequel? beaucoup trop, mais pour citer le dernier, Amen.

28. As-tu un porte-bonheur? non, pas vraiment

29. Quelle est la pire insulte qu'on puisse te dire? dans le cadre de mon taf, que je suis injuste. En dehors, faux-cul

30. Une citation que tu apprécies.

31. Que sais-tu cuisiner le mieux? tarte aux légumes

32. Sais tu danser la valse? que quand j'ai bu

33. Quel est le plus beau cadeau qu'on puisse te faire? la confiance

34. As-tu déjà volé un panneau de signalisation? euh... oui

35. Aimes-tu mélanger le sucré et le salé? J'ADORE

36. Que penses-tu de la portée artistique des nains de jardin? Plus grand chose aujourd'hui

37. Penses tu que le nutella mérite le prix nobel? peut-être bien oui

38. Où est Charly? en haut, à gauche, derrière le camion de pompier

39. As tu déjà lu un magazine féminin? ben oui

40. As tu déjà fait une collection? oui, de sucres emballés

41. La partie de ton corps que tu préfères. les cheveux

42. La partie de ton corps que tu détestes: le dos qui me fait souffrir

43. As tu déjà porté une jupe? oui

44. Aimes tu le coca cola? non

45. As tu déjà volé? non, pas même un malabar

46. Aimes tu les pigeons? je les maudis

47. Que penses-tu de la mondialisation? dommage

48. Le dernier livre que tu as lu? Les chemins de Katmandou de Barjavel

49. Ton plus gros mensonge. ??? Là, je vois pas.

50. Ta plus grosse honte. Y'en a des petites, mais j'ai pas souvenir d'avoir été dans une situation vraiment honteuse. Pour l'exemple, cet hiver, je suis tombée du train en descendant sur le quai, disons que je suis très maladroite

51. Qu'est ce qui te donne envie de vomir? Pourquoi? La mauvais foi et les trucs pourris. Logique

52. As-tu déjà offert des fleurs? A quelle occasion? A ma maman, pour la fête des mères

53. Qu'est-ce qu'un adulte? une personne qui ne prend plus assez le temps de regarder ce qu'elle pense déjà connaitre

54. La chose la plus folle que tu ferais par amour. promettre

55. Mais... As-tu déjà été amoureux? Je crois que oui...

56. De quelle couleur est une boîte noire? orange

57. Pourquoi le père Noël est il habillé en rouge et blanc? coca cola

58. Fait chaud non? 25°C

59. Ça te saoule là? à peine

60. Quelle est la question qui te gênerait le plus? dire un secret


29 mai 2004

Alpahabétises, ça circule, je m'y plie

Je trouve sur plusieurs blogs ces fameuses alphabétises(lilybauer). Rigolo. Qui a trouvé ça? Où est l'auteur? Je repense à mes accrostiches de gamines dans les carnets de poésie de mes copines. Parfum de caramel et de fraise tagada. 

Mes alphabêtises

Ambition : écrivain
Boutique : nature et découverte
Couleur : jaune bouton d'or
Disque : And she closed her eyes / Stina Nordenstam.
Edifice : La maison de mes parents, là où je me sens le mieux.
Fleur : paquerette ou coquelicot?
Graal : Le bonheur!
Humeur : inconstance
Insecte : coccinelle
Jingle : " whaa, qu'c'est bon ça, c'est quwa ça?"
Karaoké : Beurkk
Livre : La nuit des temps de Barjavel.                                                                                                                                                                                        Mer : Bosphore?
Numéro : 18
Oeuvre : discographie de Radiohead.
Parfum : Gio d'Armani
Quelqu'un : Nina
Refuge : mon lit
Secret : pfffffffffffff, puis quoi encore...
Talisman : Foulard gris tout déchiré déniché aux puces de Saint Ouen y'a des années.
Utopie : Une planète qui serait pas à l'agonie.
Verbe : VIVRE
Whiskey : ***
X : littérature
Yaourt : melon sans sucre
Zen : ouai, respirer et regarder, le plus possible.

 

Alphabêtisier : l'original  via ...

Age : 26
B
onbon : acides, toujours.
C
heveux : longs, foncés, bouclier.
D
emain : ne rien y remettre
É
gocentrisme : utile
F
outoir : calculé
G
enre : nature
H
umour : de situation et de mots
I
mage : Bellmer
J
oli : le mois de mai
K
épi :no comment
L
ourde : ma soeur, souvent
M
usicalement : Radiohead.
N
om : italien
O
eil : vert x 2
P
rénom : Claude
Q
uand : maintenant, faut pas attendre!
R
égion : Ardèche
S
igne : rotule folle
T
aille : 1m70
U
rgence : chocolat
V
ille: en voir le plus possible.
W
aouh : quand je regarde en arrière, de là où j'en suis maintenant
X
: mémoire DEA
Y
'a bon : blanquette de veau
Z
inzin : toujours un brin


29 mai 2004

La nuit.

      Je flane sur la toile, dans cette abstraction. Me sens plutôt bien ici, dans cet endroit virtuel, où fait ni trop chaud ni trop froid. Pas sommeil pour ce soir. J'ai mis en ligne plusieurs textes, j'ai introduit des catégories, des liens, j'ai bidouillé les couleurs, le temps a passé, il est plus de minuit. J'ai aussi mis un lien vers le journal dont je parlais il y a quelques jours, sur un site où j'avais déjà écrit quelques pages. J'ai lu beaucoup de blogs, regardé des photos, suis rentrée dans des unive'rs, dans des intimités. Me sens un peu drôle par rapport à ça, comme saturée d'ambiances et de contextes qui ne sont pas les miens.

    Un long week-end qui commence. Demain soir sans doute une fiesta dans un verger. Avec un feu, de l'alcool, beaucoup de monde et de paroles qui vont monter vers les étoiles. De vieilles connaissances aussi. Des garçons que j'ai cotoyés. Plus que ça en fait. Qui sont rentrés dans ma vie mais qui n'avaient pas forcément envie d'y rester. Je leur avais pas forcément laissé une image bien confortable de ce que ça aurait pu être d'ailleurs.

    Puis dimanche, ma meilleure amie vient déjeuner avec son homme et sa fille qui a maintenant trois mois et dont je suis la marraine. Je suis allée les voir jeudi soir. La patite demoiselle a les grands yeux bleus de son papa et fait des sourires à vous tirer des larmes d'émotion. Elle a serré mon doigt dans sa petite main et je suis restée deux bonnes heures à respirer son odeur apaisante, l'odeur de l'insouciance sur mes genoux.

   Lundi sera férié. je compte bien en profiter pour avancer dans la correction des monticules de copies sur mon bureau. J'aimerais aussi partir en montagne avec Whawha, je ne sais pas si j'aurais le temps.

  Mon dos me fait mal, voilà plusieurs heures que je suis face à cet écran, il est temps que j'aille me coucher.


28 mai 2004

Curiosité sans intéret.

Questionnaire tac tac.

C'est l'heure des indiscrétions. Je ne connais personne ici...

1. Ton dessin animé préféré quand tu étais petit

2. Ton plus grand projet.

3. Définis toi en un mot.

4. Ta couleur préférée.

5. Ton surnom.

6. Crois-tu à la réincarnation?

7. De quoi as-tu peur?

8. Ton rêve le plus fou.

9. Quel est le prix de la valise R.T.L.?

10. Dors tu avec une peluche?

11. La chose la plus ridicule que tu possèdes.

12. Le pire défaut.

13. Ton pire défaut.

14. Ton souvenir le plus drôle.

15. Le moment de ta vie où tu t'es senti le plus heureux.

16. Un animal commençant par N.

17. Le nom du compagnon de Nils Olgerson.

18. La personne que tu admires le plus.

19. As tu lu Le Petit Prince?

20. Aimes-tu la choucroute?

21. Crois tu en Dieu?

22. Un mot pour ta vie du moment.

23. As tu des photos dans ton portefeuille?

24. Le plus joli mot.

25. Le mot le plus laid.

26. La couleur de tes yeux.

27. As-tu déjà pleuré devant un film? Si oui, lequel?

28. As-tu un porte-bonheur?

29. Quelle est la pire insulte qu'on puisse te dire?

30. Une citation que tu apprécies.

31. Que sais-tu cuisiner le mieux?

32. Sais tu danser la valse?

33. Quel est le plus beau cadeau qu'on puisse te faire?

34. As-tu déjà volé un panneau de signalisation?

35. Aimes-tu mélanger le sucré et le salé?

36. Que penses-tu de la portée artistique des nains de jardin?

37. Penses tu que le nutella mérite le prix nobel?

38. Où est Charly?

39. As tu déjà lu un magazine féminin?

40. As tu déjà fait une collection?

41. La partie de ton corps que tu préfères.

42. La partie de ton corps que tu détestes.

43. As tu déjà porté une jupe?

44. Aimes tu le coca cola?

45. As tu déjà volé?

46. Aimes tu les pigeons?

47. Que penses-tu de la mondialisation?

48. Le dernier livre que tu as lu?

49. Ton plus gros mensonge.

50. Ta plus grosse honte.

51. Qu'est ce qui te donne envie de vomir? Pourquoi?

52. As-tu déjà offert des fleurs? A quelle occasion?

53. Qu'est-ce qu'un adulte?

54. La chose la plus folle que tu ferais par amour.

55. Mais... As-tu déjà été amoureux?

56. De quelle couleur est une boîte noire?

57. Pourquoi le père Noël est il habillé en rouge et blanc?

58. Fait chaud non?

59. Ça te saoule là?

60. Quelle est la question qui te gênerait le plus?


28 mai 2004

Souvenir de Lo.

SUR MESURE.

Deux ans que je l'avais pas vue. Je marchais dans les rues, j'allais à sa rencontre, elle m'attendais, je le savais. Pas forcément envie de la voir. Tout ça faisait partie du passé et je n'avais aucun intérêt à y aller. En marchant, les yeux dans le vide, je repensais à tous nos moments passés ensemble, à ce qu'elle avait été pour moi. Avec le temps, plus grand-chose, une amourette de vacances tout au plus. Un faire-valoir pour la personne que j'étais à l'époque. Je voyais pas ce que j'étais venu chercher ici, la nostalgie ça a jamais été mon truc. Mais j'étais là quand même et c'était pas forcément une bonne chose par rapport à ma vie du moment. Elle m'avait tendu une perche et j'avais fait l'erreur de la saisir. Bon, j'étais là et je pouvais plus faire demi-tour. Je vais boire une mousse et je me sauve, c'est l'histoire d'une demi-heure et je rentre chez moi. Y'a rien de mal à ça...

Elle m'attendait sur une grande place pleine de soleil, il devait être cinq heures, la fin de l'été mais une journée encore chaude. La gorge sèche, j'avance sur les pavés en me disant que je serais ridicule si je ne la reconnaissais pas. Tour d'horizon. Elle est assise là, de dos, mais je reconnais ses bras minces et ses mains qui lèvent son verre de bière à ses lèvres. Je peux encore faire demi-tour et prétexter un empêchement de dernière minute. Bon, après tout, c'est qu'une bière... Je m'avance, la salue et découvre son visage. Elle sourit et je lui colle une bise sur chaque joue. Je m'installe en face d'elle et nous commençons à converser, comme si je l'avais vue la veille. On parle de tout et de rien, de nos vies, du présent... Ses cheveux sont plus longs, avec des reflets que je ne leur connaissais pas, mais elle n'a pas changé. Toujours ses grands yeux qui impressionnent et qui rient. Elle fume, elle boit et je la suis... Plusieurs verres plus tard, on parle du passé... Je n'ai aucune excuse à fournir, d'ailleurs elle n'en demande pas, elle ne cherche pas à savoir le pourquoi du comment. Je réalise malgré tout que, même si ça n'a plus d'importance pour elle aujourd'hui, je l'ai blessée. Dans un moment de lucidité, alors que je me faufile vers les toilettes, je me dis que je ne dois rien à cette fille et que je vais me sauver. Si je devais calculer avec toutes mes conquêtes passées, j'y passerais mes journées. Puis en revenant vers elle, je me dis que je vais rester encore un peu. Je la regarde de loin, ses yeux pétillent à cause du liquide doré qu'elle ingurgite depuis plus de deux heures maintenant. Elle porte un débardeur rouge qui met en évidence ses épaules dorées et une jupe beige, fluide et qui touche le sol, mais qui laisse deviner ses jambes. Elle est plutôt jolie et je me dis que ce serait dommage de la laisser filer.

Alors que je me réinstalle en face d'elle, elle me dit qu'elle va y aller, qu'elle est attendue ailleurs. Comme un con, je lui propose encore un verre. Elle refuse mais accepte que je la raccompagne jusqu'à sa voiture. Sur le chemin, nos pas sont maladroits mais je me sens à l'aise avec elle, comme je l'ai finalement toujours été. Pourquoi avais-je redouté ce moment, c'était simple. Nous passons devant une terrasse et nous nous installons à nouveau pour un "dernier verre". Changement de décor, changement de conversation, je lui parle plus facilement, je regrette certaines paroles alors qu'elles sortent tout juste de ma bouche, mais je ne veux pas en rester là. Je l'invite au resto, elle va refuser, elle a autre chose à faire, forcément. Je ne parviens pas à savoir ce qu'elle pense. Elle accepte et sur le coup je me dis que ç'aurait été mieux qu'elle refuse, pour nous deux.

On se dirige vers une autre petite terrasse, sous les arbres, dans une arrière cour. Soir de semaine, y'a pas foule, des petits lampions au-dessus de nos têtes dispensent une lumière tamisée. Il fait lourd mais elle enfile son gilet de grosse laine. Je réalise que je parle bien plus qu'elle, que je suis en train de faire une bêtise. Je m'éloigne quelques minutes pour appeler ma copine à qui je mens, mais ce n'est pas grave, j'ai besoin de ce moment, j'irai pas plus loin, je fais rien de mal et elle ne se doutera de rien. Sa voix au bout du fil me replonge un instant dans MA réalité. Un instant seulement, dès que j'ai raccroché, je tourne la tête et je refais un bon de deux ans en arrière.

On mange, sans réel appétit. On se regarde, je lui parle toujours beaucoup. Elle me semble plus distante et je me demande à quoi elle pense. Aucune importance. Maintenant, plus rien n'a d'importance, je vis ce moment comme une parenthèse. Je remarque certains détails auxquels je n'avais pas fait attention comme sa bague ou ses cheveux attachés en longue natte qui tombent dans son dos. J'ai envie d'elle. Plus rien d'autre n'a d'importance. Elle me dit qu'elle est libre, libre de faire ce qu'elle veut, qu'elle n'a de compte à rendre à personne. Je ne le suis peut-être pas autant que je le dis. Mes propos me trahissent. J'attrape sa main, le contact de sa peau chaude me trouble.

Ivres d'alcool et de paroles, nous quittons cette petite place quelques heures plus tard, titubant. Je prends sa main, j'en veux plus, ce n'est qu'un rêve, une parenthèse inexistante. J'oublierai tout demain mais ce soir je ne partirai pas comme ça. On longe un parc plongé dans le noir. On s'étale sur un banc. Elle rit et je ris aussi, sans savoir pourquoi. Coup de tonnerre. Ses grands yeux fixent le ciel, elle est allongée, sa tête repose sur mes genoux. Elle semble fascinée par les éclairs, ne me regarde pas, ne me voit pas et je ne vois qu'elle, je craque. Premières gouttes qui s'écrasent au sol. On se réfugie dans un café, encore de la bière, comme pour anesthésier l'erreur. Je la veux, je l'aurais. Je lui dis qu'elle me plaît, que ce n'est que ça, rien à voir avec le passé, comme la première fois. Je ne sais rien de sa vie du moment, elle ne sait rien de moi, on a rien à perdre, je veux la convaincre que les sentiments n'ont rien à voir là-dedans, c'est charnel. J'en viens à réaliser ma routine et je veux m'échapper, quelques instants seulement. Je lui ai fait peur, elle veux rentrer. Notre ivresse ne nous laisse pas réaliser que nous sortons sous une pluie battante. On ne court pas, les gouttes chaudes dégoulinent sur nos visages, je baisse la tête mais elle lève sa figure vers le ciel en riant à gorge déployée. Elle tournoie dans la nuit, ses bras en croix, ses longs cheveux collés à sa peau. Ses vêtements impriment son corps. Je ne peux que la regarder faire, gonflé de désir.

Trempés, nous nous arrêtons sous une porte cochère, personne dans les rues, seuls au monde. Silencieux, nous regardons les trombes d'eau devant nous, elle frissonne, je l'attire contre moi. Je sens son parfum, je lui demande si je peux l'embrasser, elle ne répond pas, elle fixe le ciel déchiré d'éclairs et je sens l'excitation en elle. Elle se retourne et sa bouche vient se coller à la mienne, se coller vraiment, nos langues se trouvent vite et nous sommes soudés. Ses cheveux se collent à ma peau, son souffle est brûlant. Je ne peux m'empêcher de glisser mes mains sous le tissu, j'ai besoin de sentir sa peau. Je remonte le long de son dos, nous sommes enlacés, elle passe à son tour sa main dans mon dos, me serre contre elle. Je la sens trembler, sans doute le froid. Elle s'écarte, quelques centimètres à nouveau entre nous. Je retire ma chemise qui colle à ma peau, elle pose sa main sur mon torse et me fixe droit dans les yeux. "Tu me veux?".

Désir douloureux. Plus rien n'a d'importance à ce moment, vraiment rien, faut que je la possède, vite. Je l'attrape et la serre contre moi, nos bouches à nouveau, comme si elles ne s'étaient jamais quittées, sur le moment, j'aurais pu dire qu'elles étaient faites l'une pour l'autre. Je sens sa chaleur et je veux sa peau, je retire ses vêtements et la pousse contre le mur de briques rouges, dans un recoin plus sombre. Dans la pénombre, contre ma bouche, je devine son sourire, mes lèvres glissent dans son cou, elle est nue devant moi, contre moi, mes mains glissent sur son corps, sur ses fesses, sur ses seins. Tout cela n'est qu'un rêve alcoolisé. Je passe ma main entre ses cuisses et la chaleur humide de son sexe me rend fou de désir, elle soupire, cherchant visiblement à retenir un émoi qui déjà la dépasse. Son souffle sur mon épaule me fait frissonner. Ma bouche descend le long de son corps, j'appuie ma tête contre son ventre et je la serre contre ma joue. Elle tremble mais elle me promet qu'il ne s'agit pas du froid... Je la lèche, je vais enfouir mon visage dans sa douce toison. Son odeur... Ma langue cherche son intimité et je sens ses gémissements dans toute sa chair qui résonnent. Ma bouche la pénètre au plus profond d'elle même et je ressens un plaisir inexplicable à la sentir ainsi remplie par ma langue. Elle appuie ma tête contre elle, de ses deux mains, en ratissant mon crâne de ses ongles nerveux. Je m'attarde à cet exercice, en même temps, je prends mon sexe dans ma main et me caresse lentement. Je la fouille tant et si bien qu'elle finit par pousser un cri de plaisir qu'elle tente d'étouffer en écrasant ses deux mains sur sa bouche. Elle pose ses doigts sur mon cou pour attirer mon visage face au sien, se laissant glisser le long du mur rouge et embrasse profondément ma bouche qui doit avoir son goût. Puis elle me repousse, me tient à distance et fixe mes yeux d'un regard que je ne comprends pas. Une longue minute sans doute, où son souffle court ne parvient pas à me parler mais ses yeux semblent perdus. Puis, comme une capitulation elle dit "prends-moi", dans un murmure. Je sais que c'est ce que nous souhaitons au plus profond de nous sur ce moment et nous ne renoncerons pas. Brutalement, je l'attrape à bras le corps et son corps vient cogner contre le mien, s'emboîter contre moi. Elle me serre fort et je pense que nous ne ressentons plus à ce moment, ni le froid, ni les doutes. Ma main glisse entre ses cuisses chaudes et j'attire sa jambe contre ma hanche, mon sexe est tendu de désir et il glisse contre son ventre. Je cherche l'entrée, doux refuge, humidité et chaleur, ce trou béant ou l'on souhaite retourner, la sécurité, le plaisir... Je pose d'abord la tête de mon sexe contre cette inondation que j'ai provoquée. Je savoure cet instant où tout n'est que désir violent. Après, c'est presque moins fort. Puis je m'engage en elle, lentement, pour sentir chaque parcelle de chair brûlante. Nos corps sont soudés, je suis au fond d'elle et, l'un contre l'autre, nous restons un instant immobiles. Elle recule son visage et ses yeux m'embrassent et me disent oui.

Puis la violence du désir. Sauvagement, je la soulève, le mouvement part, je la baise, vite et fort, dans son corps, pleinement en elle, je la possède, terriblement. La bombe est amorcée. Je ne vois que ses yeux, car toujours, quand je lui ai fait l'amour, j'ai vu ses yeux. Ses gémissements sont un catalyseur de mon plaisir qui me propulse encore plus en elle, puissamment et profondément. Mon corps tout entier vient buter en elle... Mes doigts même viennent pénétrer sa chair, j'écrase sa cuisse dans ma main, contre ma hanche. Ce va et vient laisse monter en moi une violence, une force, qui amplifie encore le mouvement. Je voudrais que ce moment dure toujours, le moment où l'on sent que le désir va se transformer en un plaisir fulgurant. Je ralentis mon rythme quand je le sens en moi si présent que je pourrais en parler la langue. Je veux sentir mon sexe très précisément entrer encore et sortir, jusqu'au bout, de l'entrée et de la sortie, de ce sexe qui me mange et me mâche. Elle me dit encore oui, toujours, dans un souffle, par ses yeux. Je te veux, entièrement et très fort, en moi, pour jouir, encore...

Je viens une dernière fois me planter en elle, fort et dans ce dernier voyage, je me vide, avec un râle qui me dépasse et me soulage de toute cette violence exquise. J'ai senti son corps autour de moi se resserrer, son sexe faire étau autour de mon sexe, je sais qu'elle a pris du plaisir et je sais que c'est tout ce que nous cherchions cette nuit. Elle glisse le long du mur et se recroqueville sur le gilet de laine posé à ses pied. Elle prend ses genoux contre sa poitrine, dans un sourire. Elle me regarde, je m'accroupis en face d'elle et réponds à son sourire. Je voudrais, un instant, que ça ne soit resté qu'un fantasme, ce serait si simple pour la suite, pour ma conscience... Mais je ne regrette pas... Rien, je me sens lourd de plaisir encore et j'aimerais passer le reste de la nuit à ses côtés... Elle se rhabille, tremblante, en vitesse, enfile son débardeur rouge qui est trempé... Elle est toute décoiffée, plutôt jolie, les joues encore roses de plaisir... Elle s'enveloppe dans son gilet, reste plantée quelques secondes en face de moi, ses yeux m'immobilisent, me clouent sur place. Elle pose sa bouche sur la mienne, et le contraste est tellement fort avec les gestes violents que nous venons de partager. Elle dit au revoir et part en courant, ses sandales claquent les pavés, et son corps s'engouffre dans une ruelles sombre.

Je reste un instant pétrifié. J'enfonce mes mains dans me poches, j'ai le hoquet, il pleut toujours, mais moins fort; Je ne sais plus ou j'ai garé ma voiture... Je m'éloigne, me retourne encore pour jeter un œil sur la porte cochère, lieu de notre délit, puis je tourne le coin de la rue...

Je ne l'ai jamais revue mais je crois que ce soir là, nous avons mis fin à une histoire dont la parenthèse était restée en suspend. Nous avions besoin de ce contact fort, tous les deux, pour savoir que nous avions vécu quelque chose de beau.


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Diane Groseille
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