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Diane Groseille

2 mai 2015

Lu.

truffe

 

Il est minuit. Nous avons derrière nous une journée pleine de soleil. Nous avons profité de la plage et du soleil. Nous sommes arrivés ici il y a deux jours. La journée a cependant été entachée par les vomissements de Lu. Mon ami chien est souvent sujet à des difficultés digestives et nous le fait d'ailleurs souvent savoir par toutes sortes de gaz plus surprenants les uns que les autres. Mais là, ça devient inquiétant. Très inquiétant. Nous sommes sur le point d"aller nous coucher. Je me dis que demain, il faudra que j'aille chez la vétérinaire s'il ne va pas mieux. je me dis ça en me brossant les dents et lorsque je rejoins ma chambre, je trouve Lu sur mon lit (dont l'accès lui est interdit) et il a vomi deux gros tas qui sont posés devant lui. Il me regarde avec de tout petits yeux noirs qui disent "aide-moi". Je me rhabille rapidement. Avec C., nous consultons des pages internet, nous passons un ou deux coups de fil. J'hésite quelques minutes (ça me semble une éternité), puis nous décollons. A une demi-heure de route, nous trouvons devant une clinique vétérinaire une adorable jeune femme blonde à la peau mate qui nous reçoit en souriant. Elle parle à Lu, le fait monter sur une petite table d'examen. Comme d'habitude, celui-ci se laisse faire, très conciliant. Je vois ses yeux qui me disent encore "aide-moi". Mes gestes se veulent rassurants pour lui. Je pense d'ailleurs que la véto va juste lui donner de quoi faire cesser ses vomissements, mais après lui avoir palpé le ventre, elle décide de faire une radio. Pour cela, je dois m'équiper d'une armure pour l'aider à tenir Lu qui se montre très docile. J'espère que cet épisode va nous rassurer, ça ne peut pas être grave. Mais quelques minutes suffisent à laisser apparaître l'image en noir et blanc. Une énorme masse blanche se dessine sur un fond noir, au milieu des contours de Lu en gris clair. Le jeune fille me dit très simplement, sans détour que c'est "très mauvais" et qu'elle "appelle le chirurgien de garde". Je vois le regard inquiet de C. qui sort fumer une cigarette, les yeux perdus de Lu que je prends contre moi, tout contre moi, en lui murmurant des choses importantes à l'oreille. Cela ne prend que quelques minutes avant de voir une femme plus âgée, le chirurgien, dans l'encadrement de la porte. Elle parle tout de suite à Lu, l'examine et confirme ce que nous savions déjà. Il faut opérer. Elle ajoute que c'est une opération importante et qu'une anesthésie est toujours risquée, surtout sur un chien de neuf ans. "Puis on ne sait pas ce qu'on va trouver à l'intérieur". La jeune fille a préparé la salle d'opération, elle nous dit que ça va durer une petite heure, qu'il faut que nous rentrions chez nous, qu'elle nous appellera. Elle nous accompagne à la porte avec Lu dans les bras. Je le laisse derrière cette porte qui se ferme. Une heure interminable débute, je compte les minutes. L'écran de mon nouveau téléphone semble m'indiquer un temps ralenti. Nous faisons la route dans l'autre sens, jusqu'à notre bel appartement de vacances qui soudain, dans cette nuit noire et inquiétante, n'a plus du tout le même charme et a perdu tout son exotisme. C. reste à mes côtés pour partager ces trop longues minutes. Nous parlons, nous échafaudons des hypothèses, sur le "avant" et le "après". On mise, on fait des pronostics. Je suis sure qu'il ne peut rien lui arriver. Ce chien est mon ami, mon compagnon, il partage ma vie, je parle sa langue, il est fort. Le téléphone sonne. Les premières paroles, je ne les écoute pas. La politesse me passe au-dessus, je cherche simplement à mesurer dans chaque intonation la gravité de la situation, le dénouement. Tout va bien. Il n'est pas encore réveillé, mais l'opération s'est bien passée. Elles ont trouvé un bouchon de sable dans son intestin. Mon champion du monde des abrutis a mangé du sable et jouant avec une balle le jour même sur la plage. Il en a mangé au point de boucher son système digestif.

Aujourd'hui tout va mieux. Nos vacances se sont articulées autour de la convalescence du dog, sans pour autant être compromises, il a fallu aménager notre temps autour de ses médicaments, de son repos, de nos inquiétudes.

J'ai mesuré, une fois de plus, à quel point ce que l'on estime de stable et de solide autour de nous est fragile, éphémère. Lu n'est qu'un chien. Mais il est une amitié, il est une compréhension, il est une présence. Ce n'était pas son heure. C'était juste un signal. Bon chien !

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30 avril 2015

Le temps d'une traversée.

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L'eau turquoise du bassin porte mon corps. Mes jambes se déplient, une poussée de mes pieds contre le carrelage bleu m'allonge sur les milliers de vaguelettes. Je suis sur le dos et ce ne sont que quelques battements qui me déplacent, légère, oubliée par la gravité. Les yeux vers le ciel, bleu net. Il se découpe dans la frange vert foncé des pins parasols. Une petite lune claire sourit dans l'azur. Deux larges goélands fendent d'une diagonale l'immensité. Sur le bord, en tournant à peine la tête, je devine mes amis sur les canapés, mon chien couché sur les dalles chaudes, le jus de mangue orange vif posé sur la table basse. Je suis sourde de paix, je ne perçois que les vibrations régulières de l'eau sur les bords du bassin.

pins
***

20 avril 2015

Attente.

Attendre. Tendre tension.

Étendard tentant qui tinte.

Entente attentive.

Tentative de trentenaires, entretenue, têtue.

Tâtonnement, tentative d'être enceinte

Temps terne, terre tâchée

Têtard ténu. Attentat répété.

Extinction : détente, exténuée.

Tentation éteinte.

***

rue-reflet

12 avril 2015

Avril, sans fil.

{ Mode brouillon / idées en vrac on }[ Plusieurs semaines que je me fais à nouveau discrète. La réflexion autour du sens et de l'enjeu de l'écriture ici (et ailleurs) est récurrente. A mon "retour" l'an passé, j'y avais vu, pleine de motivation et d'espoir, l'opportunité d'échange, de partage. Mais les quelques pages laissées ici sont souvent restées solitaires, rares ont été les réactions. Puis moi non plus, je n'interragis pas. L'identité "Diane Groseille" reste cloisonnée à ces pages blanches que je noircis. Alors souvent, depuis quelques temps, j'écris ici, mais laisse le message à l'état de brouillon, sans y réfléchir vraiment. Comme si je préférais le garder au fond d'un tiroir, projet à remodeler, plutôt que de l'exposer en vitrine. Car c'est bien cela dont il s'agit : une vitrine. On me regarde et on me lit de l'extérieur, mais la vitre me sépare de ceux qui passent ici, curieux passants silencieux. Encore les Quatre bords]

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L'automne fut des plus doux et des plus simples. Je commençais cette année de travail exceptionnelle, à la rencontre de classes formidables. Tout semblait facile et l'énergie était une évidence. Janvier et février furent très difficiles, sombres, écrasés et tendus : une bonne claque après les vacances de Noël, une de celles qu'on ne voit pas venir. Début mars, nous avons pris le large pour retrouver de l'air, pour sortir de ce cadre épuisant. Et nous voilà déjà fin avril. Ces années scolaires qui me semblaient des siècles il y a peu filent maintenant si vite. Le temps de tourner une page. Le temps de corriger une copie.

J'ai justement terminé hier soir mon traditionnel marathon de correction. Chaque année, sur la même période, il s'agit de corriger en quelques jours seulement des dizaines, que dis-je, des centaines de copies d'examen blanc, de les faire remonter dans les bulletins. A cela s'ajoutent en général les copies dont je n'ai pas encore pu me débarrasser. Et comme chaque année, je dois condenser tout ça sur quelques jours, nuits courtes, fatigue, tension. Hier soir, à onze heures, je validais mes dernières remarques sur mes derniers bulletins, laissant échapper un cri de victoire.

Il me reste maintenant deux jours et demi de cours avant de filer pour la tout aussi traditionnelle semaine entre filles dans le Sud. La tradition s'est installée il y a quatre ans : a quatre, nous descendons pour une dizaine de jours sur la Riviera, dans un appartement magique, des terrasses, vue sur le bleu de la mer, farniente, jeux, siestes, apéros. Une parenthèse turquoise d'insouciance et de nonchalance...

Les autres années, ces deux "traditions" précédemment évoquées se chevauchaient et je partais donc souvent avec plusieurs paquets de copies et ma mauvaise conscience sous le bras. Cette année, c'est légère et détendue que j'aborde ces dernières journées de travail, ma tête déjà un peu en vacances, pleine de vent salé et de grains de sable.

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Mon corps, ces derniers temps, me questionne beaucoup. Je chute moins, il semblerait que j'ai retrouvé le sens de l'équilibre, peut-être grâce à mes ateliers du jeudi soir. Mais j'interroge souvent ma carcasse. J'ai fêté mes trente-sept ans il y a quelques jours. Cet hiver, j'ai eu l'impression d'avoir pris dix ans. Mon visage est plus marqué, des lignes sombres cerclent mes yeux. La fatigue est parfois plus installée, indécrottable. Je m'ébroue comme mon Lu pour m'en débarrasser, mais elle est incrustée à mes chairs. La vieillesse.

Je me pose aussi beaucoup de questions liées à une volonté d'avoir un enfant. La question est vaste, étendue, sournoise. On la contourne, on ne l'affronte pas, mais elle se représente à nous, souvent. Il faudra l'évoquer ici de façon plus... Sérieuse. Un jour, plus tard.

Puis comme je l'ai déjà évoqué ici, ma silhouette est source d'une réflexion bien ancrée.

Alors, face à toutes ces questions, j'ai changé mes habitudes. J'envisage d'ailleurs de confirmer/compiler tout cela dans un "journal de corps", car ces réflexions sont importantes. L'on pourrait y voir une simple fascination égocentrique pour mon image, mais c'est bien plus que cela. C'est même autre chose. C'est que voilà, à bientôt quarante ans (il m'en aura fallu du temps) je comprends que c'est moi. Je saisis à quel point cette enveloppe est importante. Bien plus qu'une enveloppe, une entité : je suis mon corps, il me parle et je dialogue avec lui. Je l'écoute, calmement, même quand ses messages sont douloureux. J'apprends de lui, beaucoup. { Mode brouillon / idées en vrac off }

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***

 

 

6 avril 2015

Lisboa, un printemps avant l'heure.

Quelques jours à Lisbonne début mars. Une diagonale européenne pour découvrir, le temps de cinq jours de fuite, une capitale qui ressemble à un petit village. Nous avons marché, des journées entières, serpentant entre ses vieux immeubles colorés, découvrant ses belvédères qui surplombent les toits, longeant le Tage, mer de paille. Nous nous sommes aussi reposés dans ce douillet appartement sous combles, dont les petites fenêtres donnaient sur la ville, et perché la haut, dans ce nid, nous étions à la fois coupés de l'agitation de la ville en étant en son coeur. Nous avons aussi beaucoup écrit et dessiné. Un petit carnet a vu le jour, promesse d'autres voyages à venir.

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6 avril 2015

La couleur des sons que tu vois.

J'avais déjà évoquée ici la synesthésie, cette perception croisée des différents sens.

Je découvre avec joie il y a peu cette peintre, ce petit cadeau esthetique.

Elle peint les tableaux de ses morceaux préférés.

Sans partager forcément ses choix de représentation,

je suis fascinée par le travail technique,

par la recherche et le jeu au niveau des couleurs.

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Lucky de Radiohead.

4 avril 2015

Nous entendons dans les rêves ce que dit la matière...

Mes rêves sont, les derniers temps rassurants, épais et très heureux.

***

Il y a deux jours :

Je vole, c'est une évidence, je vole !

Sur ma tête, un chapeau de soleil, aux larges bords. Dans mes mains, de longs crayons en bois souple. Le sol s'éloigne sous mes pas. Je me dis, comme à chaque fois, que c'est facile. Et je me demande encore pourquoi je ne vole pas plus souvent. La sensation est si agréable.

Je survole des lieux qui me sont familiers, ceux de mon enfance. Les personnes que je vois en contre bas de mon vol, sont mes amis qui me sourient. Ils ne peuvent pas voler mais ne semblent pas étonnés que je le fasse.

Plus tôt, dans le même rêve, je faisais la fête dans une grande maison de bois construite sur une petite crique, au dessus d'une plage. Mon père, des amis très proches, du rire, de l'insouciance.

***

Cette nuit, l'endormissement est difficile, je me suis coincé un nerf en faisant des acrobaties hier soir, lors de mon atelier du jeudi. Je peine à trouver une position confortable, le sommeil se fait attendre... Pourtant, dans la nuit, je voyage.

Je suis dans une rue de M. Une rue que je traversais souvent autrefois, lorsque je vivais encore là-bas. Dans cette rue se trouvait le garage où je laissais ma voiture. J'ouvre une porte, cette même porte qui menait à mon emplacement de parking. A l'intérieur, tout a changé. De petits espaces sont aménagés, de très petits espaces (sans doute quelque chose à voir avec les "capsules" des hotels japonais). Des gens sont installés et jouent, ou regardent la télévision. Certains dorment, ou font l'amour. Je me joins à certains, j'échange du plaisir, naturellement. Je retrouve d'ailleurs Rémi, un camarade de classe que je n'ai pas vu depuis des années. Nous faisons l'amour dans l'une de ces petites alcôves.

Je déambule ensuite dans des couloirs, je descends des escaliers et je me retrouve dans un hall désert, dont les baie vitrées donnent sur la nature. Une nature vierge et sauvage. J'avance dans cet espace et les vitres sont maintenant autour de moi. A ma gauche, je découvre une forêt majestueuse et sombre, de grands sapins bleus. A me droite, ce sont des prairies à perte de vue, très lumineuses. Et devant moi, alors que je m'avance vers la dernière vitre, je découvre une pinède. de grands arbres parasol donc les troncs secs et noueux dessinent des courbes irrégulières. Au sol, plusieurs bassins d'eau pure et profonde appellent à la baignade...

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eau

Voler encore. Toujours de l'eau, encore ces eaux rassurantes, apaisantes.

13 février 2015

Le lecteur.

Une salle de classe, quinze élèves, des têtes baissées sur des copies qui viennent d'être distribuées et qui seront ramassées. Un contrôle de lecture sur le livre de Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh. Une vingtaine de questions simples pour qui a lu. La première, un cadeau, pour y répondre, on n'avait même pas besoin d'ouvrir le livre (que je suis gentille et bienveillante !) : il faut me donner le nom de l'auteur. Un élève lève la tête et avec toute sa sincérité me beugle " Mais Madame, vous aviez pas précisé qu'il fallait lire la couverture !"

Je fais un métier formidable.

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13 février 2015

Se lever et dire la paix.

J'étais dans une voiture, sur la route, sur le point de m'insérer sur une voie rapide. J'ai trouvé le silence pesant, j'ai allumé la radio. En entendant les faits égrenés par cette voix féminine qui disait toute la gravité en appuyant chaque consonne, j'ai dit "encore", c'était mon premier mot. Ensuite, je suis restée presque muette, longtemps, de longues heures, de longs jours. Est-ce que je me souviendrai toute ma vie de ce 7 janvier, comme de ce 11 septembre 2001, où devant France 3 je voyais la fumée noire et opaque trouer un ciel bleu ?

Plus tard, j'ai eu peur, bien sur. Je me suis sentie seule et triste. Basculer dans un silence mental solitaire et incompréhensible.

Le dimanche 11 janvier, je suis allée marcher avec Gab. Je me suis demandé où étaient tous ces gens les derniers mois, alors qu'autour de nous l'islamophobie, l'antisémtisme et la xénophobie sous toutes ses formes alimentaient le débat public. Je me suis demandé où j'étais, moi, pourquoi j'étais restée silencieuse, pourquoi j'avais laissé faire ça. 

Gab m'a dit ce jour là sa méfiance, là où il ne voulait pas se réjouir trop vite. Je lui en ai voulu de gâcher avec ses mots ce moment si particulier, où pouvait naître un espoir fou et violent. Je ne voulais pas entendre de projections "demain", pour n'écouter que cette voie unique et forte. Mais je savais, intimement, que nous n'étions pas tous un seul. Ce même jour, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à me saouler d'images du monde entier, hypnotisée par des messages de tristesse mêlée de colère et d'espoir. Les slogans et les visages hagards ont défilé sur mon écran, miroir de moi-même, laissant filer de longues heures oisives et creuses. J'ai essayé de comprendre ce qui ne s'explique pas vraiment.

Plus que jamais, je comprends "l'amour qui peut sauver le monde". Je crois, avec force, que c'est notre seule solution.

La semaine suivante, j'ai souhaité évoqué le sujet avec une de mes classes dont la séquence en cours portait sur l'image? C'est sous cet angle que j'ai lancé le débat. Depuis mercredi 7 janvier, des questions avaient forcément été posées par plusieurs étudiants, qui dans l'ensemble connaissent mal, voire pas du tout Charlie Hebdo. Mais ce matin, c'était un peu différent. Très vite, les propos tenus sont affirmatifs, radicaux et écoeurants. Effrayants. Les idées s'éloignent vite de la question de la liberté d'expression et du pouvoir de l'image et malgré ma volonté de recentrer le débat, certains s'égarent. Lorsque la difficulté de l'intégration est évoquée par certains, on y répond par les termes "expulsion", ou pire encore "désintégration". Ce n'est même pas un amalgame maladroit qui est fait alors mais une imbrication volontaire et systématique. Les paroles sont nourries de peur et de haine.

Plus d'un moi s'est écoulé. Qui est encore vraiment Charlie ? Chacun est redevenu un autre, indifférent, silencieux.

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J'étais là tu vois,
lui à côté de moi,
on avait 6 ans,
on jouait comme des enfants
au docteur, au docteur
j'étais là je voyais sur son corps
les plais, les marques, les bleus,
j'en croyais pas mes yeux, mes yeux
Et lui qui m'disait j'suis un dur tu vois mes brûlures, là sur mes bras
j'lai sens pas, j'lai sens pas.
J'étais là j'ai rien dis
et puis j'suis partie de chez lui,
si j'y suis retournée? plus jamais, plus jamais
J'étais là comme lui, j'avais 15 ans à peine
on était dans la cave chez ses parents,
je l'aimais tant, faut dire qu'il était beau
mais il se piquait mon héros à l'héro
J'étais là quand sa mère est venue nous dire
ça y est on l'enterre lundi, lundi
J'ai pleuré bien sûr oui j'ai pleuré
puis j'ai recommencé à traîner dehors, dehors


J'étais là en octobre 80,
après la bombe de Copernic,
oui j'étais à la manif, avec tout mes copains
J'étais là, c'est vrai qu'on n'y comprenait rien,
mais on trouvait ça bien, ça bien.
Oui j'étais là pour aider pour le SIDA,
les sans papier, j'ai chanté, chanté
Sûr que j'étais là pour faire la fête
et j'ai levé mon verre à ceux qui n'ont plus rien
encore un verre, on n'y peut rien
j'étais là devant ma télé à 20H,
j'ai vu le monde s'agiter, s'agiter
j'étais là, je savais tout de la Somalie
du Bangladesh et du Rwanda, j'étais là
J'ai bien vu le sort que le NORD réserve au SUD
bien compris le mépris,
j'étais là pour compter les morts.
J'étais là et je n'ai rien fait
et je n'ai rien fait
j'étais là pourtant j'étais là et je n'ai rien fait
je n'ai rien fait

*

Zazie

11 février 2015

... Mais à part ça tout va très bien.

Définition

Avoir un petit souci, un tracas.

Prononciation

p'tite crotte su'l coeur

Nota bene

Légèrement enfantin.

- See more at: http://www.wikebec.org/avoir-une-petite-crotte-sur-le-coeur/definition/#sthash.5ixaQbFg.dpu

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p'tite crotte su'l coeur
p'tite crotte su'l coeur

Journée de lumière froide. Après deux heures de cours tôt ce matin, je suis libre toute la journée. Alors je prends le temps de mettre à jour, d'écrire, de dire. J'écoute aussi, je relativise, je cherche le sourire. Dans l'après-midi, aller traîner dans les vignes, dégourdir les muscles. Avec mes trois poilus. Prendre le soleil et plisser les yeux de tant de lumière. Puis à notre retour, nous nous sommes vautrés sur le canapé, dans la luminosité de notre petit appartement, un roïbos et de la chaleur, nous nous sommes lu des nouvelles du recueil de Ray Bradburry ... Mais à part ça tout va très bien, notamment Sur la route et Qui se souvient de Sacha

...

On attend la douceur. On se ménage de petits moments de répit. On se décourage pas. On avance.

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